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Kaylie Monroe
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyVen 12 Juin - 9:35



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• Titre du RP •FEAT. personnage

je sens ses doigts se promener doucement jusqu’aux premiers boutons de ma chemin. Elle les détache avec une lenteur et une douceur des plus excitantes. Je sens le désir grimper en moi, atteignant bientôt un sommet presqu’insoutenable. Je n’en peux plus alors qu’elle passe ses mains avec toujours cette même douceur sur mon torse à présent dénudé. Le contact de ses mains m’offre un frisson toujours plus puissant. Je ne veux pas qu’elle les retire. Je veux sentir sa chaleur contre ma peau, je veux la sentir près de moi. Je m’approche d’elle pour sentir sa respiration contre la mienne avant d’y déposer un de ces baisers qu’on ne donne qu’une fois dans une vie. Mes lèvres caressent les siennes sans aucune retenue, sans aucune gêne. J’ai l’impression d’à la fois avoir fait ça toute ma vie, et à la fois de le faire pour la première fois. C’est une sensation étrange, mais combien divine.

Je savoure cet instant, jusqu’à ce que la jeune femme se relève pour prendre place sur mes genoux. Je la sens se rapprocher de mon torse, partageant avec moi sa chaleur corporelle. Je n’ai toutefois pas trop chaud. Je suis bien, voilà tout. Ses mains se promènent de nouveau sur mon corps, m’électrisant à chaque nouveau touché. Je lui offre à mon tour des caresses d’une même douceur. Ses lèvres se promènent sans me ménager, dans mon cou. Incapable de résister à ce traitement, je laisse échapper un gémissement alors que ma peau se couvre de picotements. Mes mains se portent à sa tête pour la coller contre moi. J’ai envie qu’elle soit collée à moi, toujours plus collée. Je ne peux la laisser s’éloigner, ne serait-ce que pendant quelques secondes. Je la serre, avec tendresse et force.

Résistant à mes étreintes, elle réussie à remonter jusqu’à mes lèvres pour m’offrir un nouveau baiser enflammé. Cette fois, je la retiens, répondant à ses tendresses. Mes lèvres s’emparent des siennes alors que mon torse se rapproche toujours plus de sa poitrine, toujours enfermée dans cette robe. Cette robe qu’elle finit bien par retirer. Ce n’était pas trop tôt. Je peux enfin sentir sa peau toujours aussi chaude entrer en contact avec la mienne. Il n’y a plus que son soutien-gorge qui sépare l’union entre nos corps. Mais il ne me gêne pas, bien au contraire. Je la trouve tout simplement excitante avec ses sous-vêtements qui ne camouflent presque rien. Je passe une main fébrile sur ses fesses pour découvrir que seul un mince petit cordon est présent, en guise de sous-vêtement. Elle a fait exprès? Je ne sais pas, mais je sais bien une chose, et c’est que son accoutrement a un effet monstre sur moi. Je sens le plaisir monter en moi alors que nous n’avons toujours rien fait. J’ai bien hâte de voir la suite.

Je me laisse renverser pour me retrouver sous le corps presque nu de Victoria. D’ici, je peux admirer ses courbes peu couvertes. Elle vient se coucher sur moi afin de m’offrir un nouveau baisé tendre. Je l’empêche de se retirer en l’entourant de mes bras. En resserrant cette étreinte, je réponds à son baiser. Je suis complètement électrisé. J’ai terriblement envie d’elle. J’ai envie de redécouvrir ce corps qui m’a fait tant d’effet déjà. Je veux le découvrir sous un œil nouveau, sous un œil complètement libre. Je veux être libre de mes mouvements et de mes pensées, ce soir. Libre de mes émotions. Je veux que ce soir, ce soit magique. La meilleure nuit de ma vie. Je veux oublier mes démons du passé, je veux oublier ces filles qui ont passés dans mon lit. Je veux que ce soir, ce soit moi et Victoria. Je veux que nos corps s’unissent. Je veux que nous ne fassions qu’un.

Complètement hypnotiser par son corps, je détache finalement son soutien-gorge en douceur, craignant presque de lui faire mal. Je l’enlève en douceur, découvrant ses seins parfaits. Incapable de résister, j’approche mes mains fébriles. J’ai l’impression qu’il s’agit d’un joyau précieux. J’ai presque peur d’y déposer mes mains. En partant de ses hanches, je remonte jusqu’à sa poitrine, pour la caresser avec douceur avant d’y porter mes lèvres. Faisant remonter la jeune femme pour la ramener sur mes genoux, je baisse ma tête pour poser quelques doux baisés sur son corps brûlant. Les caresses et les baisers redoublent d’ampleur. L’excitation monte en moi, et menace d’exploser. Je me sens comme un volcan bouillant, menaçant d’entrer en éruption d’une seconde à l’autre. Plus je l’embrasse, et plus j’ai envie d’elle. J’ai envie d’elle me retire mes vêtements, que nous soyons quittes, avec simplement nos sous-vêtements. Je veux qu’elle retire mon pantalon. Je veux sentir tout son corps contre le mien. Je ne veux aucune interférence.

Son nom m’échappe. Je le murmure entre deux baisers charnels. Encore, et encore, avec plus d’insistance. Plus je le répète, et plus j’ai envie d’elle. De plus en plus. Je n’en peux plus. Incapable de résister plus longtemps, je la couche délicatement contre le lit afin d’avoir le champ libre et de retirer le pantalon qui me gênait de plus en plus. J’aime mieux ça. Maintenant, on peut continuer. Dans ma nouvelle tenue, je me replace de nouveau sur elle, beaucoup plus à l’aise. Mes lèvres se déplacent vers son oreille, où je peux chuchoter quelques mots :

-J’espère que t’as de quoi se protéger? Disons que j’ai pas vraiment envie d’aller faire une petite promenade à la pharmacie. Au pire on enverra Shadaya.
(c)Golden
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptySam 13 Juin - 18:23

Dans cette tentative de comprendre émane aussi une certaine prudence, caractéristique de ma personnalité si peu accessible. Du temps d’Arthur, aucun homme n’osait réellement m’approcher même dans le cadre de mon métier. C’était connu, reconnu : l’amour de mon mari ne connaissait aucune limite si bien qu’il était préférable de s’écarter de moi pour s’éviter ses frustrations. De toute manière, je ne produisais aucun effort pour encourager d’autres à venir à ma rencontre, même si j’en ai eu la possibilité si souvent, surtout entre les murs de la Forteresse. À présent que cet obstacle a été écarté, cela ouvrira-t-il la porte à des gens ayant… certains types d’intérêt à mon endroit ? Loin de moi l’idée de susciter ce genre d’intérêt pourtant depuis Corvus à Enogen je me questionne sur l’appât que je pourrais représenter pour ceux à qui cela pourrait plaire. Évidemment, je n’ai pas ce genre de soupçon envers monsieur Jenova, or je préfère m’assurer que ses intentions sont basées sur la politique et non sur autre chose. Jusqu’à présent, il ne m’offre aucune raison de croire autrement, ce qui bien sûr ne suffit pas à baisser ma garde. Sa réponse tant attendue émerge bientôt, provoquant chez moi un stoïcisme encore plus obstiné. La mention d’Arthur suffit toujours à me rétracter, d’autant plus lorsqu’on dresse un portrait aussi élogieux de lui. Je ne peux en vouloir à Weiss. Lui comme beaucoup d’autres, dont moi, sont tombés dans le piège de son magnétisme charisme. Lui au moins n’a pas eu à en subir les conséquences.

Heureusement, le rapprochement avec mon mari n’est pas sa seule raison de me soutenir, bien que je retiens qu’il s’agisse de la première évoquée. Je voudrai tout de même éclaircir ce sujet auprès de lui, histoire de moduler ses attentes. Car aussi aimé que pouvait l’être Arthur Torres, je n’ai aucune intention de faire les choses à sa manière. Le reste concerne mon travail, ce qui me fait hocher la tête avec humilité. S’il y a un point sur lequel je ne doute plus, c’est ma capacité à faire mon travail. Le mot choisi pour décrire mon apport à la Forteresse me tire un petit sourire satisfait : consciencieusement. Oui, mon souci du détail frôle l’obsession. Personne n’ose s’opposer lorsque je dois m’absenter, puisque le travail se fait toujours et parfaitement effectué. Je vais même très souvent au-delà de ma tâche pour proposer des projets économiques… comme le fait le conseiller en ce domaine. Non, malgré ma crainte, je sais que je saurais assumer cette part du rôle si je devais être élue. C’est tout le reste qui m’inquiète davantage.

«Je m’efforce toujours de faire de mon mieux, en ce sens je… je suis parfaitement passionnée pour ce que je fais. J’espère aussi agir dans l’intérêt de notre chef. Si j’ai eu quelques difficultés à accepter sa montée au pouvoir, je peux voir tout son potentiel.»

C’est pour cette raison que je la pousse constamment à se surpasser. C’est peut-être la raison pour laquelle elle m’a fait la suggestion de me présenter aux élections : je représenterais une bonne alliée pour elle. Or, mon objectif n’est pas de lui faire plaisir, mais comme Weiss le nomme : servir mon pays.

«En ce sens alors, nous avons un objectif commun : servir le peuple kuniois. Soyez assuré qu’il s’agit là de mon objectif ultime, le seul qui devrait tenir dans de telles élections or… Eh bien vous savez comme moi que les élections sont souvent synonymes de concours de popularité. Et à cet effet, j’ai un peu de mal à m’illustrer. Mon travail est connu et reconnu à l’intérieur de la Forteresse, mais à l’extérieur… De nombreuses rumeurs courent à mon sujet et ternissent mon image. Je n’ai pas le charisme d’Arthur. Cet aspect me posera des problèmes assurément.»

Weiss lui-même possède un charisme certain, sans être aussi flamboyant que celui de feu mon époux. Avec son sérieux, il a tout de même réussi à conquérir le cœur du peuple. J’imagine que c’est plus facile lorsque les prouesses sont militaires. Qui s’intéresse aux heures que je peux passer sur de vieux parchemins poussiéreux criblés de chiffres ?

«Peut-être auriez-vous des recommandations à émettre à ce sujet.»
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyDim 14 Juin - 11:10

Oh, mais Alexyr ne lâchera simplement pas l’affaire. Notre relation ressemble à bien des égards à celle d’un grand frère taquin et de sa petite sœur excédée. Bon, le Lord a tout de même plusieurs années de plus, même que je remarque qu’il a quelque peu grisonné depuis notre dernière rencontre. Cela ne l’empêche pas de se montrer parfaitement immature en ma présence (pas seulement en la mienne d’ailleurs) et de me taquiner à la manière d’un adolescent. Si je m’efforce de l’ignorer, je n’ai guère la retenue ces temps-cis : cette grippe a bien sûr largement limité mes réserves d’énergie en ce sens, puis le sujet, malgré moi, demeure excessivement sensible. Surtout après les révélations du jeune homme à mon endroit, il y a quelques jours déjà alors qu’il a dit avoir… un certain intérêt en ma personne. Bien entendu, je me garderais bien de le révéler à Lord Sitan et aussi à Silver, dont la curiosité semble davantage piquée par cet aspect que par tout le reste de mon récit. Jetant un regard blasé à l’un et l’autre, je cherche un moyen de me sortir de ce pétrin fort gênant. Je ne pensais pas que le barde entrerait dans le jeu du noble, pourtant nous y voilà.

«Je connais le jeune homme en question, oui, c’est un ami. J’ai eu beaucoup de chance qu’il ait croisé mon chemin par le plus grand des hasards cette journée-là, sans quoi j’aurais probablement été empêtrée longtemps dans cette situation fâcheuse.»

Même à moi, je sonne beaucoup trop sur la défensive, ce qui ne va pas sans faire sourire mon ami à mes côtés. Si seulement je pouvais effacer ce rictus… Il est absolument ridicule et infondé. Parfaitement infondé. Bref. Je remarque que nous avons perdu la concentration du musicien, probablement en train de s’inspirer de cette fabuleuse aventure pour une chanson ! J’espère avoir la chance de l’entendre sous peu, convaincue qu’elle me satisfera. Silver déjà se perd dans ses pensées, ce qui me met l’eau à la bouche ! Malheureusement, nous sommes interrompus par la venue d’une nouvelle personne dans ce cercle si particulier, une femme d’ailleurs plutôt jolie qui se présente comme étant la chef de ce petit village. Lui faisant un salut respectueux, je me tends un peu tout de même, comme toujours lorsque je fais la rencontre de nouvelles personnes. Un art pas du tout inné chez moi que la socialisation. J’imagine que cela me prépare aux prochaines semaines d’élection.

«Enchantée madame Chenoa. Nous ne faisons que passer, nous sommes en route vers Vénovos. Nous espérions trouver refuge ici pour la nuit.»

Je n’ai pas tellement à en révéler plus à ce point-ci. Je tâche de me montrer affable, or cela ne m’est pas exactement naturel et surtout quand je me sens timide comme à l’heure actuelle. Heureusement, la conversation bifurque rapidement en direction de Silver, plus particulière sur sa fameuse leçon sur la reproduction des Pokémon. La dénommée Morgane semble avoir un outil de taille à proposer au barde : un Œuf de Pokémon. Je me penche vers celui-ci pour mieux l’observer, curieuse de savoir ce qui peut bien se cacher à l’intérieur. Comme elle est venue, la chef s’éclipse en nous laissant seuls. Silver semble être un homme sollicité au cœur de ce petit patelin !

«Ce pourrait être intéressant, effectivement, je connais beaucoup sur la politique et disons que le sujet ne me laisse pas du tout indifférente.»

«Même que vous avez devant vous une future candidate au poste de conseillère économique.»

«Alexyr…»


Je n’avais pas l’intention de le dévoiler mais tant pis j’imagine. Heureusement, nous sommes une fois de plus interrompus par l’arrivée d’une autre personne, cette fois d’une gamine de la classe de l’enseignant qui parle si vite et avec tant d’insistance, que je reste bouche bée un instant. Est-ce ainsi qu’agira un jour Aster ? Je devrai m’y faire. Cette petite, aussi mignonne soit-elle, bien être bien étourdissante à long terme.

«Je vous suis, monsieur Silver, c’est votre cours après tout. Puis je suis plutôt curieuse de voir ces Œufs. Je n’ai assisté à une naissance de ce genre qu’une seule fois, c’était celle de mon petit Héricendre. Hélios, ça te tenterait de voir ça ?»

La petite souris électrique répond par un «Pi piiii !» enthousiaste qui me tire un sourire attendri. Je le pose sur le sol et il hésite quelques pas avant de s’avancer en direction de l’enfant aux étonnants yeux vairons. Il me semble toujours aussi craintif, tout en étant curieux. Par mesure de précaution, je préfère prévenir la petite des dangers qu’elle pourrait courir en s’approchant d’un peu trop près.

«Il est plutôt peureux alors fais attention. Son talent spécial, Statik, pourrait te paralyser. J’ai déjà vu un homme qui faisait deux têtes de plus que moi être totalement immobilisé par les pouvoirs d’un autre Pichu. Mais ne t’inquiètes pas, il est très gentil.»

«Pour ma part, je vais vous laisser à votre leçon, je vais chercher un lieu où je pourrais travailler sur notre plan de campagne, Leonys.»


J’hoche la tête, me doutant que le Lord goûte un peu moins au fait de se trouver dans cette forêt entourée d’enfants. Alors qu’il s’éloigne, je me retourne vers l’enseignant, excitée de voir ce qui nous attend dans la forêt.
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyVen 26 Juin - 18:39

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Je peux sentir, entre mes cuisses, de puissants muscles rouler contre une peau écailleuse. À mesure que ses ailes s’élèvent et s’abaissent, je peux en percevoir le jeu qui fait osciller mon corps au même rythme, un rythme auquel je tente de me familiariser. Je me penche pour effleurer cet épiderme si particulier, sursautant de le sentir si froid malgré la chaleur d’un soleil aride au-dessus de nos têtes. Le dragon inspire et expire; son calme m’inspire à adopter une attitude semblable. Je ferme les yeux pour me couper de la perspective de la chute, qui malgré son impossibilité m’effraie. Comment se défaire d’un pareil vertige ? Il me semble qu’à une autre époque, rien ne m’effrayait. Je pouvais grimper jusqu’à d’inimaginables hauteurs, perdue entre ciel et terre, la main tendue vers le firmament. Et je voulais, je voulais jusqu’au plus profond de moi m’envoler dans cet azur qui susurrait mon nom en guise d’appel. J’ai changé. Cet écho retentit toujours, animant mon cœur et mon esprit. Pourtant mon corps résiste, se crispe et s’apeure. Je reste ainsi, immobile, trop sérieuse, trop concentrée alors qu’on m’a pourtant rappelé de me détendre. Il est des problèmes que je ne pourrai jamais régler par la raison et l’analyse, mais va tenter de convaincre un front aussi obstiné que le mien ? Devant ma mine acharnée, j’entends Aetius se retourner, je sens son regard contre moi. J’entrouvre un œil avant de voir un drôle d’air se peindre sur ses traits reptiliens.

D’un grand coup de hanche, le Libégon se cabre. Le mouvement, aussitôt, m’entraîne brutalement vers l’avant et je crie en sentant tout mon corps basculer. Malgré toutes mes tentatives de me raccrocher à la selle, le geste m’expédie dans le vide. Je ferme les yeux et tente d’arrêter ma chute… avant de réaliser que mon talent de lévitation s’est activé à quelques centimètres du sol. Le cœur battant à la chamade et les bras tremblants, je me laisse rejoindre le sable de la plage en offrant une œillade venimeuse à Aetius, amusé par tout ce cirque. Ce n’est guère la première fois qu’il me fait le coup, probablement pour me prouver que malgré mes craintes je ne peux de toute manière pas me faire de mal en tombant.

«Ce n’est pas drôle ! Et si une fois ça ne fonctionnait pas hein ?»

Je me redresse, sentant mes orteils s’enfoncer délicieusement dans le sable. Oh, la terre ferme ! Combien je l’apprécie à ces instants où je peux enfin en bénéficier ! Bon, non pas que nous l’ayons quittée véritablement. Car à vrai dire, le dragon n’a jamais pris son envol depuis la terre ferme alors que je me trouvais sur son dos. Pour ce genre de choses, j’attends de pied ferme notre instructeur personnel, un cavalier aérien passé maître dans cet art. Sans une guidance, je crains de prendre le chemin du ciel seule. Après tout, le gaillard ici présent n’a pas encore beaucoup d’expérience de vol lui-même. Je m’approche du Libégon pour le bousculer gentiment, un sourire malicieux sur les lèvres. Dire qu’il y a quelques mois, cette poussée l’aurait probablement fait bouler ! Et maintenant, il se contente de me faucher de sa queue, m’expédiant à nouveau vers le sol pour le même résultat. Je lui saute au cou, tentant vainement de l’immobiliser, or nous savons tous les deux que je ne peux absolument rien contre lui. Je l’entends glousser alors qu’il redresse la tête. Bientôt, je ne touche plus la terre une fois de plus. Je me raccroche à son long cou, mi-hilare, mi-effrayée. Je me laisse ensuite tomber sur mes pieds avant de lui gratter le menton. Aussitôt, il s’affaisse sur la plage avec un soupir d’aise. Il semblerait que j’ai trouvé son point faible ha !

«Si tu pouvais arrêter de faire le pitre, j’ai quelque chose d’important à te dire.» je fais entre deux rires.

Comment pourrais-je me concentrer sur ma mission alors que le dragon s’est roulé sur le dos, réclamant moults caresses ? Je redresse la tête pour voir Danaé, en retrait sur un rocher non loin, nous observer avec amusement. La Lucario n’a pas manqué de m’accompagner à la perspective de voir Corvus et Skadia après tout. Je crois qu’elle sait pertinemment ce que cet échange que je tente de provoquer avec Aetius peut signifier pour moi, pour lui aussi. Elle surveille, à la manière. Sa présence me rassure, comme à l’habitude. Je peux sentir la nervosité m’envahir malgré la candeur de ces instants en compagnie de mon vieil ami. Me voyant m’assombrir, il redevient lui-même sérieux. Il se couche dans le sable et je viens cueillir contre ma poitrine sa tête. Son souffle contre moi me réchauffe.

«Toi et moi on a traversé beaucoup de choses, Aetius. Ton dernier maître… il ne t’a jamais bien traité, je pense que cela a aigri ton cœur de plus d’une façon. Aujourd’hui je veux juste te demander… de l’ouvrir quelque peu et…»

Un petit cri appréciatif me tire de mes tentatives maladroites d’expliquer les choses à Aetius. Je redresse la tête pour voir apparaître un oiseau de fer à l’horizon. Aussitôt, je me détache de l’étreinte du dragon pour mieux les observer plonger en direction de la plage. Malgré toutes mes tentatives d’y échapper, je ne peux retenir mon cœur de s’emballer à sa vue. Un sourire timide se forme sur mes lèvres alors qu’ils se posent tous les deux. Je rejoins Danaé s’étant précipité à leur rencontre. J’ai déjà oublié un important, un très important détail. Par distraction, ou par lâcheté, je ne saurais-je.

«Vous tombez à pic tous les deux, j’ai un présent à vous offrir !» je me tortille près sur place, animée par la perspective de cette journée tous les deux, de cette leçon de vol que j’attendais depuis si longtemps ! J’en oublie même les bonnes manières. «Le souci de l’air marin pour les plumes métalliques de Skadia me dérangeait fortement. Je me suis dit qu’il devait -il devait !- y avoir une solution à sa problématique. Je veux qu’elle se sente confortable à Vénovos après tout.»

Puisque, je l’espère, elle et son maître y passeront un bon bout de temps j’espère. Rougissant, je peine à assumer mes pensées en retirant de la poche de mon pantalon un petit pot que je tends au jeune homme.

«J’ai fait mes recherches, il semblerait qu’elle ne soit pas la seule à avoir un problème semblable parmi les Pokémon de son type. Cet onguent devrait lui faciliter la vie, du moins je l’espère.»

Je repousse une mèche rebelle de mon visage, ayant réussi à échapper à la queue de Ponyta. Je dois paraître bien décontractée à ses yeux (peut-être moins que dans ma chemise de nuit tout de même). Pour la première fois, je revêts des pantalons devant lui, ainsi qu’une tunique jolie mais simple descendant à la mi-cuisse qui est retenue en place par une ceinture de tissu solidement attachée. Mes épaules et mes bras se trouvent dénudés ainsi, ce qui m’empêchera je l’espère de cuire sous le soleil estival. Au vu des plans de la journée, il me fallait troquer mes robes habituelles pour quelque chose de plus pratique. Je m’approche un peu du jeune homme, posant une main sur son torse en rougissant de plus belle.

«Je suis bien contente de vous revoir tous les deux en tout c-cas. Hum…»

Je me retourne en direction d’Aetius, qui nous observe d’une œillade un peu perplexe que je ne sais pas interpréter. Parce que j’ai tout oublié de la conversation que je devais avoir avec lui avant l’arrivée de Corvus. C’est fou comment les informations peuvent nous sortir de l’esprit lorsqu’on est trop lâche pour y faire suite. Mon attention revient sur le cavalier aérien rapidement, ainsi que sur Skadia, que je gratifie d’une caresse et d’un sourire.
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyJeu 15 Oct - 22:31

Il y a quelque chose d’indescriptiblement apaisant au cœur de ces rencontres avec Joannie Muddyswirls, alias Annie. Quelque chose qui encore m’allège tandis que j’abandonne ma voiture dans le stationnement de la pâtisserie. J’ai trouvé chez cette personne une forme d’équilibre, il faut dire qu’il est facile de lui plaire. Elle possède cette nature douce proche de la mienne qui me permet de me sentir bien plus décontracté et serein qu’en présence d’autres. Je l’associe à ses petits plaisirs sucrés dont je ne me lasse plus et la preuve : il s’agit d’un des premiers endroits que j’ai visité à ma sortie du centre médical pour personnes atteintes de problématiques de santé mentale. Les confiseries d’Annie m’appellent et m’attirent; je dois m’avouer gourmand de manière général même si je fais attention d’entretenir une alimentation et un rythme de vie sain. Il est des petits plaisirs dont on ne peut réellement se passer, le sucre en fait partie. Heureusement, il s’agit du pire de tous mes vices, en plus d’une légère addiction au thé et au café. On se traite, un défaut à la fois.

La perspective d’échanger un peu avec mon amie m’enchante tout autant que le projet de cuisiner à ses côtés. Bien entendu, la dégustation me fait envie; en approchant la bâtisse je me surprends à saliver en imaginant tout ce que nous pourrons préparer. Voilà mon estomac gourmant qui gronde ah ! Mais c’est surtout la hâte de la revoir qui engage mes pas. Je lève un instant le regard en direction de la bâtisse : elle a été décorée pour l’Halloween ! Mon cœur d’enfant d’anime à cette vision qui ne devrait pas me surprendre et qui pourtant me plonge dans l’émerveillement. J’ai toujours apprécié les fêtes de toutes sortes. Petit, mes parents n’avaient jamais le temps nécessaire pour partir à la cueillette de bonbons en ma compagnie, si bien que je passais ces instants avec des amis, pour le peu que j’en avais. J’aimais me plonger dans ce monde d’horreur, vivre quelques frissons malgré mon manque flagrant de courage. Heureusement, la boutique de Joannie n’a rien de trop effrayant, mais j’apprécie tout de même l’attention des décorations. Je me demande si en cette période de l’année, elle a préparé des pâtisseries à la thématique saisonnière !

À mon arrivée dans la boutique, je suis accueilli par la Luxio et le Rocabot de la demoiselle. Je les salue, mon paquet sous le bras. Il n’est pas question que je laisse à Joannie toute la tâche de nous procurer de quoi cuisiner ! Si elle a de quoi préparer le dessert, je me suis proposé pour nous dénicher de quoi faire un bon repas. Je lui prépare une estimable surprise, qu’il me tarde de lui offrir. Je prends donc le chemin des cuisines, déposant mon sac sur la table pour aller faire la bise à la cuisinière déjà afférée à préparer les lieux.

«Bonjour Annie, ravi de te revoir ! Elles sont top tes décorations ! Vraiment j’adore.»

Maintenant que j’ai les mains libres, je peux saisir dans le sac mon propre tablier, laver mes mains et sortir Paix et Entrain de leur balle. La blonde ne connaît pas encore le Mélofée, puisque sa capture est encore toute récente. Curieux, mon compagnon se met à explorer les environs tandis que la Munna va saluer notre hôte à son tour.

«Paix était ravie quand je lui ai dit que nous passerions la journée ici ! Doucement, tout de même, hein ?» je fais à la Munna qui couvre la jeune femme de câlins. Tout un numéro celle-là. «J’ai pensé amener de quoi faire un risotto en guise de repas, j’espère que cela te conviendra. J’ai tout de ce qu’il faut, le riz, le bouillon, un peu de vin (c’est toujours meilleur avec du vin…) et un peu de parmesan. Aussi… Un petit ingrédient secret, pour toi.»

Je remets à la pâtissière un sac dans lequel elle pourra trouver un ingrédient inestimable. Un client de l’élevage me l’a offert et je n’ai qu’un désir : y goûter en compagnie de quelqu’un qui saura l’apprécier. Il s’agit d’une truffe blanche, un ingrédient effectivement très coûteux. Attentif à sa réaction, je la scrute en tenant à peine sur place.
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyLun 26 Oct - 16:44

Peut-être qu’en d’autres circonstances, la haine viscérale qu’Izhi ressent envers les humains se serait fait sentir. Le contexte particulier de cette vigie l’a toutefois apaisé, même si c’est plein d’appréhension et aussi de confusion qu’il s’adresse à cette femme géante et à son armure d’or. L’Huoku se méprend de toute manière, et ce depuis longtemps. Une grande part de son mépris prend racine dans son histoire et non dans l’éducation obstinée chez cette espèce ne dictant qu’une loi unique : celle d’haïr les Hommes. Le jeune homme à la chevelure de lune en veut aux humains d’avoir détruit sa famille, de manière implicite. Il se sent encore dégoûté par le crime de son père de fricoter avec l’ennemi : un acte immonde ! Pourtant, sous son armure, cette dame ne possède que peu de différences notables avec son propre peuple; et sa personnalité charismatique d’une manière unique aurait peut-être pu le charmer lui-même en d’autres circonstances. Du moins rien n’aurait pu l’empêcher que ses réticences profondément ancrées et qui aujourd’hui le plongent dans la perplexité. D’une certaine manière, il a désir de fuir, mais son interlocutrice se sent d’une autre humeur. Se confiant sur la nature de cet Olrik, elle force l’autre à l’écouter, lui qui de toute manière s’intéressera toujours trop aux deuils d’autrui. La curiosité chez lui est un vice particulièrement tenace.

Pourtant, Izhi ne dit rien. Son silence a quelque chose d’inhabituel aux yeux de Qasi, le Bacabouh qui l’accompagne depuis plusieurs mois déjà. C’était lors d’une nuit telle que celle-ci très près de cette berge que le destin a provoqué leur rencontre. Depuis, le jeune spectre des sables a fait connaissance avec cet être singulier et sa personnalité flamboyante. De le savoir si taciturne attise chez lui de nombreux questionnements. Oui vraiment, qu’est-ce qui lui prend ? Izhi réfléchit à ses mots, se satisfait d’avoir eu raison : les fantômes trouvent en la mort un profond magnétisme. N’est-ce pas ce qui a attiré Qasi à le suivre après tout ? L’Huoku ne peut s’empêcher un bref rire, quelque peu hautain, devant l’histoire de la soldate. Vraiment, est-ce que les humains apprennent ? Quel genre de folklore étrange ceux-ci ont-ils développé ? Izhi n’en connaît pas assez à leur sujet pour juger du fait que son interlocutrice, parmi son espèce, est certainement une originale dans ses idées et ses questionnements. Son rire l’interpelle d’autant plus, ne prend donc elle pas ces choses au sérieux ?

«Quelle hérésie que de comparer les spectres aux nuages, n’avez-vous donc aucun respect pour les morts ? Non, croyez-moi, les âmes des défunts n’ont pas besoin de vaisseaux pour entreprendre leur voyage. Ils cheminent, tout simplement, baignés par la bénédiction des dieux.»

De ses dieux. Les Bêtes. Izhi en bon croyant ne manque pas de corriger cette énergumène d’avoir avancé une théorie qui, selon ses propres croyances, ne pourraient être plus ridicules. Proches des défunts de par sa magie particulière, il s’est toujours intéressé de près au parcours particulier des morts. De cette manière, son ton est celui d’un expert, empreint encore une fois d’une certaine supériorité dont il peine à se débarrasser même auprès d’êtres chers. Le reste de la théorie de la jeune femme l’adoucit néanmoins et c’est avec un sourire qu’il tourne la tête vers la mer.

«Nous n’avons pas véritablement besoin de savoir, n’est-ce pas ? Il est des mystères qu’il vaut mieux ne pas élucider : ce faisant la vie n’a que plus grande valeur. La méconnaissance amène aussi son lot de sagesse, parfois. Pour ce qui est de votre seconde théorie, bien plus recherchée que la première. À mon sens, il s’agit d’âmes qui de par leur obstination, ont simplement refusé de transiter vers l’autre monde. Un pas suffit entre les deux après tout. Il n’y a souvent qu’une poignée d’éléments qui nous séparent de cette transition. Par exemple, il vous suffirait d’un moulinet d’épée pour me terrasser, si peu vous ayez besoin de votre arme. Avez-vous déjà pensé que les morts peuvent faire ce chemin inverse, eux aussi ? Il y a ici, et il y a là-bas, entre les deux nécessairement une route.»

Une route que d’une certaine manière les Spectres parviennent à emprunter. Le Bacabouh a plongé dans le sol à nouveau, mais des frémissements à proximité viennent indiquer clairement qu’il est resté dans les parages. Ce n’est d’ailleurs pas le seul bruit qui vient percer la quiétude de cette nuit. Un croassement grave se fait entendre à proximité, attisant les instincts de chasseur du Huoku qui se redresse pour mieux entendre.

«Ça, ce n’est pas un Corboss habituel,» fait-il sans même voir la bête. Ce cri n’a rien de naturel à ses yeux. «On dirait que nous ayons de la compagnie.»

Sans savoir réellement où il se trouve, le jeune homme se contente de scruter les ténèbres sans s’alarmer. Si la créature est venue simplement observer les pèlerins, cela ne le concerne en rien. Pourtant le chasseur en lui s’excite à l’idée d’une rencontre potentiellement bien singulière. Dans tous les cas, quelles sont les intentions de cet oiseau ? Ils ne sauront pas tout de suite.
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyMer 28 Oct - 17:57

Il y a eu tempête. Au cœur de ses prunelles, je peux saisir les relents de l’orage. Il ne reste plus rien des vents qui hier ont soufflé, plus de tonnerre et de drame. On dit que le calme vient après, si seulement. Je n’ai jamais été le perceptible, le plus sensible ou le plus malin, pourtant je vois, je vois parmi les faux-sourires et la poignée de main sans substance : le vide. Cette sensation vertigineuse, ce vertige sans le frisson. Ce grand rien épuisant de jours supposés tranquilles. Je vois ce que la tempête a laissé derrière elle, la destruction qu’elle a engendrée. Aujourd’hui, je pourrais espérer poser une pierre, une mince contribution à la reconstruction qui débute chez lui.

Je ne prétendrai jamais connaître comment il se sent.

Ce serait insensé et insensible. Mallory n’a pas besoin de sentir qu’on le comprend, qu’est-ce qu’il en aurait à foutre quand il sait très bien que c’est faux ? Il n’y aurait pas plus cruel mensonge, car de nous comparer n’engendrerait rien de positif. Non, je ne sais pas ce qu’il fait d’être schizophrène. D’affronter la destruction encore et encore. Néanmoins je peux m’imaginer, en toute humilité, ce qu’il fait de porter ce fardeau. À quel point son dos doit se fatiguer de porter cet esprit malade. À l’époque où j’ai sombré moi-même, dans autre chose, ce n’est pas pareil… mais à cette époque je me souviens très bien avoir pensé qu’il n’y avait pas d’issue. Chaque rechute me laissait plus épuisé que la dernière, pourtant j’ai dû me rendre rapidement à l’évidence que je progressais. Que sur ce chemin épineux de la guérison j’avançais. Et c’est cet espoir qui m’a permis de m’en sortir, d’une certaine manière. Le musicien n’a pas cette chance. Combien il doit se sentir seul.

Sauf qu’il ne l’est pas, pas réellement. Du moins pas tant qu’il se trouve sous mon toit. Ma mission dépasse celle de l’échange de services : particulièrement dans le cas de Mallory j’ai un espoir véritable de lui venir en aide malgré ma… profonde maladresse. Ainsi, je ne réagis pas au mensonge, je ne commente pas son état. Il n’a pas besoin de parler : je ne suis pas son psychologue ou même son ami. Je ne suis que de passage dans sa vie; un prodigueur de soins je l’espère.

La dissonance entre le verbal et le non-verbal a attisé la curiosité d’Ardeur, qui l’observe probablement avec un peu trop d’intensité. Si Paix sait qu’elle doit garder une certaine distance ou du moins une prudence auprès de lui, le Ouisticram ne connaît pas encore les limites. Je lui jette un regard qui se veut entendu, néanmoins notre relation est encore toute naissante et c’est plutôt la confusion que je vois apparaître sur ses traits simiesques. Tant pis, je lui expliquerai à un autre moment.

«Nous ça va très bien ! La famille s’agrandit comme tu peux voir, mais ce n’est pas le plus excitant : on vient d’ouvrir les bains thérapeutiques ce matin ! Comme tu es le premier client depuis l’ouverture, que dirais-tu de tenter l’expérience en tant que notre cobaye ? Sans frais évidemment.»

Une bonne trempette dans une eau chaude pourrait certainement aider son corps à guérir et se détendre suite à cette crise. Une manière saine et douce de reconnecter avec l’enveloppe charnelle, d’en prendre soin. J’ai toujours trouvé qu’il y avait quelque chose de profondément intime et thérapeutique dans l’action de prendre soin de son corps; de cette manière, on traite aussi un peu l’esprit qui n’est pas si facilement accessible. Corps et esprit, même s’ils se dissocient parfois, sont intimement liés après tout.

«Avant, je n’oublie pas ta demande, Sophie. Pendant que je fais le massage à madame, voudrais-tu profiter d’un peu d’aromathérapie ?»

Je m’adresse à nouveau au dresseur concerné, levant un regard peut-être un peu trop prudent. D’une certaine manière, j’ai peur d’aller trop loin, tout en sachant qu’il me faudra prendre des risques aujourd’hui si je veux espérer l’atteindre.

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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyVen 30 Oct - 19:26

Le contact de l’eau m’apaise, me reconnecte avec les parts les plus aventureuses de mon caractère. Celles malheureusement trop profondément enfouies pour véritablement se dévoiler, du moins pas à vu d’autres. Je donne cette impression, beaucoup trop souvent je suppose, d’un contrôle. Un contrôle précaire, mais présent, ce désir d’avoir en mains tous les éléments pour éviter de chuter. Par exemple, dans mon obstination farouche à dissimuler mes véritables émotions et toute forme de spontanéité, dans mon obsession de l’ordre et du travail bien fait. Rigide pourrait-on dire même, ou même froide. Peut-être. Les plus avertis verront par-delà ces frontières pour déceler que ce besoin de contrôle émane d’une peur et d’une anxiété chronique face au monde. Dans l’eau, mon corps me semble moins lourd, moins abîmé. Je me sens capable de tout; il faut dire que je suis nageuse assez adroite tout de même. Je profite de cette conversation légère pour me délier les membres et faire quelques longueurs tout en restant attentive aux propos de mon interlocuteur. C’est moi qui ai lancé la conversation après tout, je lui dois bien l’attention nécessaire pour saisir sa réponse. J’ai posé toute une question d’ailleurs… ai-je dépassé les bornes ? Cela me semble naturel de discuter d’enfants désormais que ceux-ci font partie de mon quotidien, néanmoins je pourrais comprendre que la chose le gênerait.

D’une certaine manière, j’ai toujours pensé avoir des enfants. Du moment qu’on a pu m’expliquer la façon dont ceux-ci se conçoivent et que cette façon est venue ponctuer mon quotidien. Pendant mes premières années de mariage, j’ai cherché désespérément des moyens de l’éviter : à bien des égards je n’étais pas prête. Mais plus le temps a passé, plus ce désir s’est fait criant malgré les réticences de mon époux. À présent je ne pourrais m’imaginer ma vie sans mon fils, bien que l’idée d’en avoir d’autres me rebute un peu. De toute manière ce n’est pas comme si c’était possible en ce moment, avec… avec Corvus. Pourquoi je pense à une chose aussi ridicule moi ? Vraiment cette journée passe de bizarre à pire.

«Ce sont beaucoup de nuits sans sommeil, le changement est brutal… mais je dois avouer que de devenir parent a quelque chose de très satisfaisant. Je suis certaine que vous brillerez en domaine, comme dans beaucoup d’autres.» je fais, presque timidement. «Ne vous inquiétez pas du temps de réponse, c’est une question presque philosophique à ce point-ci, haha.»

Une fois de plus, je souris. Plus spontanée, plus accessible peut-être. Une fois de plus, l’eau m’offre un peu plus de confiance pour fraterniser avec Weiss malgré ma peur viscérale des hommes, malgré toutes mes réserves. Ce qu’il dit ensuite me fait presque sursauter. Me lier avec l’Otaquin ? Celle-ci a redressé les yeux pour m’observer, affichant un sourire taquin qui aussitôt me plonge dans la gêne. Elle semble presque dire «mais oui mais oui !» et s’approche pour mieux augmenter ma timidité.

«Oh c’est que… b-bon… Vous avez probablement raison. Liora ?»

La rouquine, qui a tout suivi de la conversation, me lance une balle depuis mon sac resté sur la plage. J’entends les deux s’enfants s’exclamer d’excitation alors que je présente l’objet à l’otarie qui d’un bond joueur y saute avant d’y disparaître. La sphère bouge vivement entre mes mains avant de s’immobiliser.

«Eh bien, on dirait que je vais repartir vers Mido avec un nouveau compagnon tout comme vous, Weiss.» je fais avec un sourire radieux, caressant la balle. Mon cœur bat à tout rompre : je n’aurais jamais cru me faire un nouvel ami aujourd’hui.

Je lève les yeux vers Weiss. Je pense que nous avons beaucoup de choses en commun malgré tout. Peut-être devrais-je baisser un peu mes barrières avec lui. Ou du moins l’essayer. Je m’apprête à lui parler du voyage qui nous attend quand un son se fait entendre : nous ne sommes plus seuls.
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyLun 2 Nov - 10:28

J’ai appris à devenir le dindon de la farce dans ma jeunesse. Qui ne vaut pas une risée ne vaut pas grand-chose, dit-on, d’une certaine manière je me suis approprié le dicton dans sa version la plus extrême dans l’objectif de justifier de nombreux malaises qui m’habitent au niveau social. Je préfère qu’on s’amuse de moi qu’on s’irrite. Dans ma jeunesse, j’étais reconnu comme étant le petit clown de service et cette tendance m’a apporté de nombreux problèmes… Sauf que les habitudes ne se perdent pas facilement, surtout dans une situation sociale toute neuve auprès d’un étranger. Tant pis s’il s’amuse à mes dépends, il faut dire que j’aurais probablement agi de même à sa place.

«Soyons simplement heureux que je me sois réveillé rapidement dans ce cas.»

Ses paroles, bien que rieuses, ont provoqué un peu de nervosité chez moi : quels dangers aurais-je pu rencontre dans ces contrées sauvages, sans l’intervention conjointe de l’étranger et de la Munna ? Mon expérience à la Lumiclairière n’a pas exactement suffi à me rassurer au sujet de mes capacités de dresseur, bien au contraire. Je veux tout sauf nous mettre dans de sales draps… Non, je refuse de céder à mes peurs futiles. Déjà car je connais le caractère tranquille de ces bois. C’est bien ce qui m’a charmé en mettant les pieds ici. Puis maintenant que cet homme s’est présenté à moi, je vois en lui un potentiel accompagnateur à nos petites aventures. Après tout, tout est mieux à deux non ? Ce n’est pas du tout parce que j’ai un peu la trouille maintenant.

Pas du tout.

Puis cet homme semble plutôt sympathique, aucune raison de séparer notre route si nous avons l’occasion de socialiser quelque peu au passage, n’est-ce pas ? Je me redresse finalement. Heathcliff se présente et je souris, bien heureux de faire sa connaissance. C’est un solide gaillard déjà, puis ses Pokémon me semblent tout de même plus expérimentés que les miens.

«Oui, effectivement. Nous sommes à la recherche de Pokémon susceptibles d’agrandir notre petite famille à mon élevage de Jude’s Creek. Vous semblez avoir un peu plus d’expérience, peut-être pourriez-nous nous guider ?»

Mais oui, d’abord il faut aller voir ce que Paix fait puisque ce cri ne me rassure nullement. J’hoche la tête ainsi, précipitant mes pas sur ce sentier que la femelle a emprunté quelque temps plus tôt à la recherche de sa dignité perdue. Nous arrivons juste à temps pour voir la fin de ce combat semble-t-il à sens unique, puisque l’oiseau en question que nous avons entendu crier… s’écrase sur le sol comme une masse. Satisfaite d’elle, la Munna s’est mise à danser et à effectuer des vrilles dans les airs. Pour ma part, j’observe la scène avec un mélange d’horreur et d’hébétude. C’est vraiment Paix qui a fait ça ? Je devrais peut-être reconsidérer son nom.

«Paix qu’est-ce que… qu’est-ce que tu as fait ?»

Malgré mon ton horrifié, la petite ne démord pas, pointant le corps du Piafabec avec grand enthousiasme. Je m’approche de la créature, redoutant le pire… Mais elle respire toujours ! Hormis sa position une fois de plus peu enviable, l’oiseau ne fait que dormir à poings fermés. La Munna aussi s’approche pour regarder, radieuse. Elle porte sur son museau une assez vilaine griffure qui me laisse supposer qu’elle a possiblement été attaquée en premier, d’où sa réponse d’un bon Hypnose.

«Je pense qu’elle s’est fait attaquer par ce Piafabec et lui a donné une correction. Finalement on ne se débrouille pas si mal. Qu’est-ce que je devrais faire de l’oiseau, Heathcliff ?»

Le capturer, le laisser là ? Pauvre Paix, elle est légèrement blessée, ce que je n’aime pas énormément, mais désormais il est trop tard pour reculer. Le regard que j’offre à l’inconnu parle de mon inexpérience mais aussi d’un certain manque d’initiative. J’imagine que si je veux apprendre, il faudra aussi que je prenne certaines décisions une fois de temps en temps… Mais pas maintenant d’accord ?
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyLun 2 Nov - 15:37

«Aetius ? Aetius ?»

Il y a cette voix faible dans l’obscurité. Cet appel qui s’échappe de ma gorge enrouée, cette voix diaphane parsemée de tremblements. Malgré le silence qui lui répond, il y a dans la pénombre une présence, un éclair orangé caché sous un meuble. Ses prunelles noires me scrutent, petits gouffres de désespoir où je plonge un instant, un instant à m’y perdre. Tout en moi frissonne; sa peur prend écho en la mienne. Sa souffrance accompagne la mienne, ensemble la douleur ne s’estompe pas mais s’apprivoise. Il faut encore plusieurs secondes, interminables, avant qu’un grondement familier me parvienne. Je ferme les yeux, bercée par ce son caractéristique de mes nuits les plus noires. Ses pas se rapprochent, plus silencieux que l’éclat de la lune. Sa langue râpeuse vient lécher cet hématome, contre mon bras, qui à la manière d’une goutte d’encre se répand sur l’épiderme. Mes doigts viennent jouer contre sa carapace. Chaleur. Réassurance. Il est l’est comme toujours, partenaire de mes infortunes. Ensemble nous nous assoupissons à même le sol, là où un autre nous a laissé. Notre geôlier demain reviendra; cette nuit pourtant nous appartient.


La bouche de la caverne semble presque se moquer de son rictus édenté. Je n’entends plus que les battements frénétiques de mon cœur. Contre ma nuque, il y a ce souffle encore chaud. Aujourd’hui, à l’orée de cette discussion que j’ai lâchement repoussé, ce ne sont pas les mots de réassurance de Corvus que j’entends, mais ceux cruels d’Arthur. Il y a cette peur qui lentement s’insinue sous ma peau, cette sensation que je n’avais pas ressentie depuis très longtemps. Celle d’être en danger imminent, celle de marcher sur des œufs. De devoir agir avec infinie prudence. Je n’ai pas crainte du dragon, j’ai peur du démon qui nous poursuit, inlassablement. J’ai peur de devoir l’affronter seule désormais.

Je ne suis pas prête.

Pourtant j’inspire longuement, avant de marcher en direction de la grotte sans un regard vers l’arrière. À l’entrée de la caverne, j’hésite un instant avant de plonger dans l’obscurité. Aussitôt, la présence m’enveloppe. Je le sais tapi quelque part ici. De la même manière qu’auparavant, je n’ai guère besoin de le voir pour le sentir à mes côtés. Je peux entendre sa respiration aussi, beaucoup plus profonde qu’à cette époque que nous tentons de mettre derrière nous.

«Aetius ? Aetius ?»

Ma voix n’est plus enrouée désormais. Elle est forte, à peu près assurée. Lentement, mes yeux s’habituent aux ténèbres. Je progresse prudemment à l’intérieur. L’espace est limité et le sol humide et chaud. Une odeur discrète mais désagréable de soufre a envahi l’endroit, me faisant plisser le nez. Dans la pénombre, je discerne une silhouette écailleuse, qui à mon approche se contracte, bouge et siffle. Un avertissement. Je m’arrête. Comme il le faisait pour moi jadis, je m’assois par terre et l’observe. Je discerne vaguement ses traits ici, ses prunelles intenses qui me jaugent. Pour ma part, je le scrute en silence, longtemps, avant de m’étendre contre le sol de la grotte. Ma tête se pose contre la roche et je ferme les paupières. Je l’entends roucouler, hésiter. Il sait ce que je veux dire. J’attendrai, j’attendrai oui tant qu’il aura peur.

Combien de temps tenons-nous ce rituel ? Le contact chaud du sol me fait du bien. L’attaque Psyko a laissé ses séquelles; la migraine me guette toujours. Ce sont des yeux fatigués que je lève vers Aetius à nouveau. Pour retrouver ces mêmes prunelles teintées de désespoir, ce même appel effrayé. Certaines ne changeront jamais; certaines insécurités sont tenaces. Certains réflexes aussi. Enfin, son corps se déplie, son cou s’étire, son museau me frôle. Je viens caresser son cou qui lentement m’entoure de doigts prudents avant de refermer mes bras contre lui. Sa tête se pose dans mon dos, où je l’entends soupirer, presque dans un sanglot.

«Je suis là.» je dis simplement.

Il est mon ancre et ma lumière. Je le tiens tout doucement, y laissant une part de moi. Il n’y a rien que je ne lui offrirais pas, car sans lui ma vie n’a plus aucun sens. J’ai besoin de lui malgré tous les progrès que j’ai pu faire. Je comprends qu’il en est de même pour lui, que si un jour nos chemins se séparent alors c’est que nous serons entièrement libres tous les deux. Ce jour n’est encore venu. Son cœur est lourd entre mes mains; je m’y raccroche. Je ne le laisserai pas tomber.

«Je ne laisserai plus jamais quiconque te faire du mal, Aetius. Tu le sais n’est-ce pas ? Le jour de sa mort, j’ai fait le serment qu’on ne nous y prendrait plus. Notre vie est différente maintenant.»

Aetius se redresse, quittant mon étreinte pour mieux m’observer. Pour ma part, je me suis redressée en position assise, caressant toujours son menton écailleux. Il tremble sous mes doigts.

«Il y a beaucoup de choses que je ne t’ai pas dites. Je t’ai vu évoluer sous mes yeux, devenir plus grand, plus sage, plus fort, puis prendre ton envol. J’ai voulu faire de même, mais tu sais c’est différent chez les humains. Je ne voulais pas te faire de peine, Aetius. Ni même te faire penser que tu pourrais courir quelconque danger. Si je ne t’ai rien dit, c’est justement car tout s’est produit de manière naturelle, comme pour toi.»

Le dragon a tourné le regard vers ses pensées. Peut-être cherche-t-il à éviter le sujet. Mais il est là. Nous devons nous y confronter.

«Je pourrais te jurer que je ne ferai plus d’erreur Aetius, mais je sais bien que je perdrais mon temps. J’ai perdu foi en mon jugement il y a longtemps. Or, il y a à l’extérieur de cette caverne une personne que j’ai en haute estime. Quelqu’un qui s’est immiscé dans ma vie là où pensais qu’il n’y avait plus que le vide qu’Arthur a laissé. J’ai peur de lui, Aetius. J’ai peur de ce que je ressens pour lui. J’ai peur de me sentir aussi bien, aussi… e-en sécurité à ses côtés. J’ai peur parce que je tombe amoureuse de lui. Parce qu’il est si semblable à moi. Parce qu’il est grand, et fort, qu’il pourrait me tuer s’il le voulait, il pourrait briser mon cœur à nouveau et… je… je ne sais pas si j’y survivrais. Je te jure, si j’avais pu l’éviter, si j’avais pu… Alors j’aurais pris une décision tout autre. Mais nous y sommes. Je l’aime. Et de plus d’une manière j’ai du mal à imaginer ma vie sans lui désormais.»

À mon tour de baisser les yeux. Je soupire. Ma tête est si lourde, mon cœur d’autant plus. Que comprend-il de mes discours ? Que peut-il comprendre de mes sentiments ? Lui aussi a aimé jadis, il aimait Arthur. Il voulait tant lui faire plaisir. Jamais il n’a réussi à le satisfaire pourtant ce n’est pas faute d’avoir tenté encore et encore de s’illustrer à ses yeux.

«Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve. Pour le moment, Corvus fait partie de mon existence. J’ai besoin de toi pour veiller à ce que je ne me perde pas à nouveau, Aetius.»

Je reste un moment silencieuse avant de me redresser. Le dragon a levé les yeux vers moi à nouveau, me jaugeant sans rien dire.

«Il est dehors présentement. Rejoins-nous. Étudie-le. Si tu le juges indigne, alors tue-le. Néanmoins rappelle-toi que tu ne l’as pas fait sur cette plage, tout à l’heure. Rappelle-toi que ton cœur a peur, qu’il peut influencer tes décisions.»

Je me suis retournée, marchant en direction de la sortie.

«Rappelle-toi que je veillerai toujours sur toi.»

Dans la pénombre, un objet luit d’un éclat surnaturel. Une sphère métallique qui brille et pulse devant son regard. Je ne me retourne pas, il saura quoi faire. Je l’espère. Alors que je rejoins les autres à l’extérieur, je me sens d’autant plus lourde. Je me réfugie contre Corvus sans rien dire; de toute manière je serais incapable d’articuler le moindre son sans menacer d’éclater en sanglots après l’intensité de ce moment. Je sens une paume contre mon épaule : Danaé est là. Ori, lui, n’a pas quitté son poste à quelques pas de nous, couché dans l’herbe sèche du sommet, à surveiller l’entrée.

J’ai le sentiment grandissant de devoir perdre l’un ou l’autre, à mesure que les secondes se mutent en minutes. Je ne parviens pas à me détacher du jeune homme tant je tremble. Est-ce vraiment fini ? Je ne me suis jamais sentie aussi seule.

Les oreilles de la Lucario frémissent. Au loin, presque tel un battement de cœur, j’aperçois une silhouette se dessiner. Je me détache de Corvus pour faire volte-face et le considérer. Aetius s’avance, ses pupilles ne sont plus que deux fentes rivées sur le sakaien. Il s’avance avec lenteur, se dirigeant tout droit sur lui. Dans sa mâchoire, la Captis Ball pulse à intervalles réguliers d’une lueur blanche. Son approche dure et dure et dure ce qui me semble des heures. Parvenu à notre hauteur, il s’arrête. Son regard s’est porté sur Corvus.

J’ai retenu mon souffle avant de m’écarter de son chemin. Ce que j’ai dit tout à l’heure est vrai. J’ai confiance en Aetius, plus qu’en moi-même. Peut-être a-t-il vu en Corvus un avenir sinistre, semblable à ce que nous avons laissé derrière nous. Dans tous les cas, sa respiration est calme, malgré la peur qui se lit toujours dans son regard. Que lui dit-il dans sa langue reptilienne et silencieuse ?

Ne nous fais pas de mal.

Finalement, l’instant se brise. Le dragon se retourne vers moi et pose dans ma paume la balle que je laissé à ma suite. Il expire d’un coup sec, comme pour chasser la tension. C’est fini, oui, mais pas de la manière que je l’ai cru d’abord. Il se recule d’un pas, venant mettre fin à la pression que nous ressentions tous. C’est à peu près à ce moment que je parviens à respirer de nouveau.

Danaé se précipite vers son ami, se pendant à son cou avec moults petits sons qui expriment l’étendue de sa culpabilité. Aetius pose sa tête contre son dos, comme il l’a fait tout à l’heure avec moi, et les deux s’étreignent longuement. Pour ma part, j’ai rangé la balle à sa ceinture, à sa place. Mes doigts viennent chercher ceux de Corvus, même si mon regard n’a pas quitté mon vieux compagnon.

«Ce ne sera pas la dernière fois.» je lui murmure.

La dernière fois de quoi ? D’une certaine manière, je pense qu’il a compris.
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyMer 4 Nov - 16:03

Delsin ! DELSIN !

Il y a la douleur. Le garçon peut bien protester, elle subsiste pourtant de manière lancinante, déchirant son crâne. Il peine à en déterminer l’origine, de toute manière il prend lentement conscience de son corps à son grand dam. Désorienté, il ouvre un œil pour voir un visage inconnu penché sur lui.

Les réflexes l’emportent. Delsin se redresse d’un bond presque animal, se jette contre celui qu’il interprète tel un adversaire. Le coup vient s’abattre contre sa joue avec une puissance relative, suffisamment pour saisir l’homme en question et le repousser; probablement de le mettre bien en colère aussi. Le sakaien ne s’en préoccupe pas un seul instant : malgré les protestations de tout son corps il y a en lui une énergie plus forte encore. Il veut survivre. Ainsi il s’élance à l’aveugle dans l’obscurité du marais, dépourvu de raison. Ses pieds s’empêtrent dans le premier obstacle qu’il rencontre, il n’a pas la force de retenir la gravité qui l’entraîne au sol. Son corps rencontre brutalement ce dernier. Danse devant ses yeux confus la scène irréelle de deux silhouettes cette fois parfaitement familières, tenant en respect l’ennemie qui de ses prunelles acides cherche à les envenimer. Corvus ? Pourquoi il y a Corvus ? Il y a la puanteur du marais, il y a Teion et ses Pokémon, il y a le sang dans sa bouche et son nez cassé mais… Pourquoi Corvus ? Le jeune homme, dans la noirceur, se demande s’il n’est pas venu pour finir le travail… Est-il un d’entre eux ? En gémissant, l’Érudit se redresse sur ses genoux et laisse son obstacle derrière lui, l’Hurleur ligoté dans ses toiles, pour poursuivre sa fuite, sa fuite vers où ? Il l’ignore, ne lui importe que de vivre.

Alors qu’une main l’agrippe il hurle, pourtant ce contact un peu brusque se change rapidement en caresse. On le retourne avec prudence, le blottit contre une large poitrine écailleuse : Nahele. Le Jungko siffle de mécontentement devant les vociférations de l’Hurleur neutralisé et qui malgré la défaite cherche encore à leur nuire. Delsin, lui, observe son Pokémon sans comprendre. Que s’est-il passé ? Pourquoi ? Le contact du reptile et la quiétude relative de ce champ de combat imprévu finissent de le rassurer : Corvus bien entendu n’est pas venu tel un ennemi. Au contraire, c’est plutôt à lui qu’ils doivent la vie. Delsin tremble pourtant il se détache de Nahele pour rejoindre Corvus, l’observant sans presque y croire. Son regard glisse ensuite sur la blessure de la femme devant lui, celle qui menaçait Teion de sa flèche. Plus loin, Kateya se lèche les babines, son pelage n’est plus que sang, pas le sien. Le Capidextre… Il gît à quelques pas d’elle. Sa vengeance est complète, pourtant ses yeux sont tristes. Elle s’est couchée. Même aux yeux de son dresseur confus, elle paraît fatiguée. Au-dessus de sa tête, il y a un sifflement, presque doux. Ushi lui signifie sa présence, quelque part tapi dans les épais feuillages.

La fille.

Elle est blessée. Quelque part, Delsin se sent responsable. Il s’approche d’elle, peut-être devrait-il se méfier. Pourtant il se penche devant elle, fiévreux et pourtant déterminé. Ses doigts s’étirent en direction du couteau emprisonné dans la chair. De fins filaments de toile viennent recouvrir la plaie, retenir le sang qui en coulait. Nahele intervient en voyant son maître tituber en se redressant. Il se sent épuisé, vidé, comme s’il avait couru des marathons.

«Je ne sais pas qui tu es. Je me fiche que tu sois une Hurleuse. Je veux juste savoir ce qui est arrivé à mon père. Dis-moi ce qui est arrivé à Savar, je t’en prie.»

Est-ce aujourd’hui qu’il découvre la vérité ?
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyLun 23 Nov - 11:09

Ces rumeurs qui coulent à la manière d’un ruisseau agité n’ont pas su jusqu’à présent froisser mes profondes croyances. Croyances utopistes, teintées d’enfance, croyances vertes et peu nuancées. Mon jeune esprit ne saurait se satisfaire de l’idée de la médisance, du mépris, de la violence. Je m’obstine sur les voies de l’égarement, probablement à tort… Plus tard, plus tard viendront les doutes. Pour le moment, je me dois de m’accrocher à la lumière. Je me dois de rester neutre, intouchée par le mouvement qui lentement soulève les cœurs, les entraîne vers des tréfonds plus radicaux. Je ne prétendrai pas comprendre la politique des Clans, ou même ce qui a pu mener ici. Tout ce que je connais est ma place : celle de résister encore à ces idées, d’être au cœur de ma tribu un gage d’espoir probablement un naïf qu’il existe un moyen d’échapper à la courbe de plus en plus prononcée qui nous entraîne sur de sombres chemins.

Alors je cours. Je laisse les rires envahir ma gorge, l’ivresse s’hisser dans mes muscles, et le vent jouer dans mes poils. Derrière moi, Poésie des Ours accourt, se laisse contaminer de ma jeunesse. Lui n’est pas encore vieux même à mes yeux. Il a ce cœur qui sera toujours un peu enfant malgré tout ce qu’il a pu vivre dans sa vie. Si les détails de cette existence demeurent encore étrangers à mes yeux, certaines choses se sentent. J’ai toujours eu énormément d’affection pour ma famille, ce grand-père ne fait bien sûr pas exception même si j’en ai été moins proche qu’avec mes tantes Hymne ou Chouette par exemple. Je calque donc mes pas aux siens, en me demandant comment je puis avoir le cœur si lourd et léger tout à la fois. Les miens sont synonymes de guérison, j’en ai la preuve encore une fois aujourd’hui.

«Des bêtises hein ? Quel genre de bêtises ?» je fais, les moustaches tressaillant de curiosité. «Tu sais, ça arrive à tout le monde de faire des bêtises. C’est drôle ! Par exemple, moi, une fois quand j’étais apprentie, j’ai attrapé un gros crapaud bien laid. Quand j’ai essayé de le mordre pour le tuer, je me suis mise à baver de manière intense. Sa peau avait un goût infect, très amer ! Je l’ai relâché sous l’effet de la panique. J’ai bavé ainsi pendant plusieurs heures ensuite… Je ne suis pas rentrée au camp parce que j’avais trop honte et je me suis fait incendier à mon retour car je n’avais rien ramené pour le tas de gibier…»

Une histoire que je tenais secrète jusqu’à présent, une grande honte qui a abaissé ma queue et mes oreilles. Néanmoins, mes prunelles pétillent toujours d’une forme d’humour et de plaisir. Malgré la honte que cette histoire m’inspire, la partager parvient à me faire sourire. Avec du recul, elle revient plutôt amusante. Le portrait dépeint par Poésie des Ours sur Vertige de l’Oiseau me tire un sourire plus grand encore. Sa dévotion envers son fils ne fait aucun doute.

«C’est vrai que c’est le meilleur. Mais ne t’en fais pas, je suis certaine que tu étais un père exemplaire. Il parle toujours en bien de toi, tu sais ? Enfin, papa était un mentor vraiment exigeant, il ne me laissait jamais tranquille… Il n’est pas aussi doux qu’on pourrait le croire. Enfin, oui, bien sûr qu’il m’a appris à chanter ! Je peux chanter pour toi si tu veux, Ours.»

J’ai prononcé ces paroles avec encore une fois une once d’humour, malgré tout cet entraînement a été source de disputes nombreuses. Aujourd’hui je suis bien heureuse d’être libérée de son joug, aussi bienveillant était-il.

«Pourquoi tout le monde dit qu’on doit se méfier de nos voisins ? Je ne comprends pas… La forêt est en paix non ? Il n’y a pas si longtemps que tous les chats de Valeemar voyageaient ensemble tel un seul groupe.»

Malgré la douceur de mon ton, un certain agacement s’est glissé dans mes paroles, ou du moins une forme d’amertume. Peut-être que Poésie des Ours pourra-t-il m’éclairer sur tout ceci.
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyLun 23 Nov - 18:00

Je me croyais secrète avant de faire la rencontre de Mercia. J’ai découvert qu’elle a érigé des remparts d’autant plus infranchissables que les miennes, remparts qu’elle garde avec l’acharnement des dragons. Elle veille sur ce passé sans dévoiler quoi que ce soit à son sujet. Pourtant ses discours laissent entrevoir quelques traumatismes chez elle dont la nature exacte m’échappe encore. C’est ce qui à mes yeux la rend si imprévisible. Je peux sentir qu’au-delà de ses réserves, il existe chez cette vieille dame un profond optimisme, un amour de la vie et aussi une sociabilité qu’elle a dissimulés derrière… derrière quoi exactement ? De la honte ? De la rancœur ? De la désillusion ? Qui sait. Je brûle de savoir et pourtant une part de moi craint ce que je pourrais découvrir. Ce que j’en sais est qu’elle semble avoir perdu toute confiance en le monde extérieur et que cette vie d’ermite la satisfait dans une certaine mesure. Même à présent, n’est-elle pas en train de tenter de nous en convaincre ? J’ai l’impression sordide qu’elle se fait du mal à force de s’isoler. Quelque part, je comprends mieux les motivations qui l’ont poussée à me venir en aide, l’automne dernier. Elle devait savoir que je me dirigeais tout droit vers une destinée semblable. C’est grâce à elle si je me présente à elle ainsi entourée, encore fragile mais avançant avec la conviction d’un avenir meilleur.

Ce mépris du monde explique peut-être ses raisons à ignorer mes remarques sur la politique Ekoenne actuelle. Pourtant, Azmitia ne manque pas d’opinions. Il me semble au contraire qu’il s’agit d’une personne profondément marquée par l’esprit politique. Qu’elle s’est positionnée, au fil du temps, de manière claire sur ses idées. J’aurais bien apprécié l’entendre en discuter, pourtant elle se concentre sur nous. Malheureusement pour elle, Corvus est un homme patient. C’est un atroce défaut chez lui, je sais.

«Le passé appartient au passé, l’important est l’avenir.» dit-elle d’une voix presque éteinte, visiblement sur la défensive malgré son ton doux.

Elle me rappelle moi. Un animal blessé, à apprivoiser. Je l’observe un instant, si bien qu’elle lève les yeux en ma direction. Si je ne dis rien, il y a cette invitation silencieuse dans mon langage corporel. Je n’irai jamais la brusquer, pourtant si elle désire un jour s’ouvrir sur ces choses qui hier l’ont pesée, alors je serai présente pour l’écouter. Le sujet, sans grande surprise, revient vers nous. Je peux sentir Akeira se crisper quelque peu sur son banc, cherchant à se départir d’un sourire qui anime désormais ses traits. Évidemment, les sous-entendus de la sorcière de Kokoae l’amusent. Pour ma part, j’ai tourné mon attention un peu trop intéressée en direction de Corvus et de sa réponse. Sa manière de détourner l’attention du sujet d’intérêt ne m’étonne guère; à cet effet mon compagnon est passé maître. Je ne réagis pas à ses compliments au sujet de mes discours, tout simplement car je l’ai fait par le passé. Je me contente de sourire légèrement tandis que le silence s’installe.

Akeira est au bord de l’agonie à force de retenir les gloussements silencieux qui animent sa poitrine. Un comportement qui n’a d’ailleurs pas échappé à Azmitia, qui l’observe de manière un peu perplexe. Le jeune homme reprend finalement la parole et cette fois, je devine que le tout sera dévoilé. Je peux sentir mon cœur s’affoler à cette idée et mon regard se perdre contre la table. Pourtant, cette nervosité se dissipe tandis que sa main se referme contre la mienne. J’entrelace nos doigts, envahie d’une douce chaleur. Un sourire, lentement, vient étirer mes lèvres. Je redresse les yeux en sa direction, me perdant dans l’ébène de ses prunelles. Sa tendresse ne fait absolument aucun doute et un instant je manque de souffle. Il m’aime, je me rappelle. Le reste n’a pas d’importance.

Maintenant, reste à voir quelle opinion se forme Azmitia devant cette confidence. Akeira pour sa part s’est calmée, scrutant elle aussi la réaction de la dame. Pendant un moment, elle reste parfaitement indéchiffrable, son regard passant de l’un à l’autre. Puis un sourire vient éclairer son visage, quelque peu amusé.

«Bon ben j’allais dire «il était temps» quand même. Ça va, vous n’avez pas trop attendu non plus.»

Pendant un moment, il s’agit de sa seule réponse. Son ton ne laisse présager ni réaction positive ni négative. Elle l’évoque comme s’il s’agissait d’un fait. Du moins de ma perception. Je l’observe avec une inquiétude grandissante… que signifie ce sourire alors ? Se moque-t-elle de nous ? Ce ne serait guère la première à le faire après tout.

«Je ne suis pas bien surprise à vrai dire, c’était un peu évident depuis le départ que cette issue se profilait pour vous deux. Vous êtes encore jeunes et naïfs, je suppose que l’amour peut encore avoir de l’intérêt à cet âge. Vous avez simplement choisi une mauvaise interlocutrice pour votre besoin de… de quoi au juste ? Vous attendez ma bénédiction ?»

«Non. Nous n’avons besoin de la bénédiction de personne.»
je fais, un peu sur mes gardes, le cœur battant à la chamade.

«Parfait alors.»

«Vous n’avez pas l’air heureuse…»

«Oh mais je le suis. Immensément même. Si je me permettais encore des débordements, je vous inonderais de ma joie. Or, je me dois une certaine retenue tout de même. Ce ne serait pas très approprié. Car là maintenant j’ai surtout une tonne de question, une tonne de questions vraiment indiscrètes.»

«Indiscrètes comment ?»


Azmitia se retourne vers la rouquine, comme remarquant qu’elle est assise près d’elle pour le premièrement. Ses sourcils se redressent alors qu’elle prononce gravement :

«Très indiscrètes.»

Au tour d’Akeira de sourire en grand. De toute évidence, ces questions, elle veut les entendre. Pour ma part, j’essaie de jongler avec cette réaction inattendue. Je n’avais jamais vu briller la curiosité dans les prunelles de la vieille dame, du moins pas avec autant d’intensité. Au moins elle n’est pas réfractaire à nous… c’est bien non ? Je crois. Enfin, maintenant que j’ai ce regard en face, je n’en suis plus si certaine.

«Nous ne sommes pas venus pour les potins mais pour solliciter votre aide. Il semblerait que notre liaison ne plaise pas à tous. Nos réfractaires sont puissants et n’arrêteront à rien pour nous séparer. Des gens qui pourraient nous vouloir du mal.»

«Si c’est si compliqué, pourquoi ne pas simplement continuer votre chemin chacun de votre côté ?»

«Parce que nous nous aimons !»
je fais, un peu plus fort que prévu.

Je peine à croire que j’ai prononcé ces mots à voix haute, loin de notre intimité à tous les deux. Je me sens rougir, néanmoins je ne baisse pas les yeux. Car ce que je viens de dire est vrai. Mon cœur s’est emballé à nouveau; l’idée même que nous soyons forcés de remédier à ce que nous avons me rend malade rien que de l’évoquer en pensée. Pour sa part, Azmitia hoche la tête.

«D’accord, Leonys. Pas la peine de s’emballer. Je suis de votre côté.» je réalise m’être levée, c’est un peu confuse que je me rassois aux côtés de Corvus, sous l’œil scrutateur de la vieille dame. «Je suppose qu’Assam vous fait des misères.»

Je jette un coup d’œil à Corvus. Est-ce lui qui lui en a parlé ? Il ne me semble pas avoir déjà évoqué cet homme face à elle, puis leur rencontre au manoir ne fut que des plus brèves. Que connaît-elle du patriarche de la famille d’Eddar ?
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyMar 8 Déc - 16:58

Il oublie. Ce n’est pas comme si, de toute manière, il lui arrivait de comprendre. Dans ses obstinations méprisantes, Izhi ne connaît rien. Même qu’il se complaît dans cette ignorance : n’est-il pas plus aisé ainsi de juger l’autre ? L’Huoku ne veut détenir d’autre vérité que la sienne, ainsi celle des humains qui désormais l’entourent n’est pas digne de son intérêt. Il ignore, de ce fait, que la mort chez les humains suscite son lot de controverses et d’émotions, que personne chez cette espèce ne s’exprime aussi candidement qu’il a pu le faire sur ce sujet tabou. Comment pourrait-il un seul instant s’imaginer ce que Charlie ressent ? Alors même que sa vision étroite ne lui a pas permis de saisir l’affront. Non, lui s’est contenté d’en rigoler quelque peu; il ne soupçonne pas la frustration qu’il tisse chez elle, ni chez beaucoup d’autres à vrai dire. Izhi est ainsi : il est le centre de son propre univers. Se placer à la place de l’autre ? Voir les choses selon leur perspective ? Impossible, il n’est pas doté de la capacité, n’a jamais même tenté. Ignorant et ingrat. À lui cette conversation lui plaît, il a l’impression encore une fois d’avoir raison.

Ce n’est pourtant pas ainsi que les choses fonctionnent. Malgré lui, il écoute ce que cette humaine a à lui dire. Malgré lui, il se surprend à hocher la tête, à entendre sa théorie, à y réfléchir de lui-même. Sa première réaction bien sûr le mène vers un rejet de cette idée du passage inverse si difficile à franchir et pourtant… Si Yona le pouvait, ne serait-il pas à ses côtés à toute heure du jour et de la nuit ? Izhi n’y avait jamais réfléchi. À l’instar de son interlocutrice, il se sent bouleversé par ces quelques mots «extraordinairement combattives». Oui, certaines âmes se voient mériter cette définition. Il fronce les sourcils, confus encore une fois par cet échange hors du commun. Il lève un instant les yeux vers elle, qui s’est regroupée dans ses propres pensées émotives. Puis, incapable de soutenir la vision de cette humaine qui pendant un instant partage sa peine et ses déraisons, il détourne les yeux en direction de cette épée spectrale qui semble s’agiter sous le clair de lune.

«Extraordinairement combattives.» répète-t-il, un peu pour lui-même, trahissant son trouble quant aux mots de la soldate, cette soldate qui a su percer son armure.

Le problème du Corboss subsiste cependant et une trève est proposée. Izhi ne peut qu’approuver, il n’a même pas remarqué être assez excité à la perspective de poursuivre cette conversation. S’il avait pris le temps d’y réfléchir, probablement s’en serait-il offusqué : qu’est-ce qui lui prend de s’enthousiasmer d’une conversation avec une pauvre humaine ? Il n’a surtout pas beaucoup l’occasion de converser tant sa compagnie est désagréable la majorité du temps. Heureusement pour lui, Charlie possède une curiosité hors normes et une patience probablement dépassant la moyenne. Izhi se redresse, levant les yeux au ciel devant la protection offerte par la Chevalière d’Or. Une part de lui est satisfait : aura-t-il donc l’occasion de voir cette grande femme en action ? Lui-même ne porte pas d’armes, mais il ne se sent jamais démuni puisque la Magie l’accompagne.

«Cela me convient parfaitement, mais n’imaginez pas un seul instant que je resterai les bras croisés. Quelque chose a attiré cette créature, je veux savoir ce que c’est.»

Laissant la jeune femme investiguer du côté des pèlerins, l’homme se perd sous les arbres, tentant de repérer le corbeau géant. Derrière lui, des cris retentissent tandis qu’un Colhomard fait sa loi sur les plages, il n’y porte même pas attention. L’obscurité masque les détails, rendant son examen difficile. Il aurait bien aimé la vision nocturne des mages de type Ténèbres à l’instant; il devra pourtant se contenter de ses simples pouvoirs de spectre. Son instinct de chasseur et ses sens aiguisés lui permettent finalement d’apercevoir, non sans un sursaut, la créature sombre sous le couvert de la cime d’un arbre. La créature le toise de son perchoir, sans animosité et pourtant… Pourtant Izhi est habité d’un sentiment d’alarme qu’il ne saurait expliquer. Il ne fait pas confiance à ces oiseaux fourbes.

Il a raison d’ailleurs. Car d’un seul coup, l’oiseau déploie ses ailes et fonce sur lui dans un grand cri. Le chasseur tente de s’écarter mais il est trop tard. Déjà le Corboss est sur lui et lui lacère le bras d’un bon coup de serres. L’Huoku recule en sifflant mais déjà la créature lui échappe, fonçant en direction des pèlerins, ou plutôt ce qui se dresse entre eux et elle. Charlie. Elle étincelle dans son armure, brille d’un aura surnaturel sous l’éclat de la lune. Le Corboss, lancé à cette vitesse, pourrait lui casser les os. Izhi, dans un geste qui le surprend lui-même, tend le bras et laisse s’échapper de ses doigts un vent suffisamment puissant pour détourner la trajectoire de l’oiseau, qui s’envole trop haut. Sur la plage, son compagnon est ralenti par Qasi qui a emprisonné une de ses nombreuses pattes dans sa gueule, un sable mouvant.

Est-il en train de défendre ces humains ? Non, non. Bien sûr que non. Il cherche simplement à se protéger lui-même. Pas vrai ?
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyVen 11 Déc - 17:55

J’ai cette tendance en moi. Celle de la pensée magique. En vieillissant, j’ai tenté maladroitement de la diluer d’une bonne dose de réalisme : pourtant rien ne semble y venir à bout. J’aimerais croire que tout ira pour le mieux pour le musicien, que quelque part dans son combat constant il saura trouver une accalmie ou du moins un sens à cette lutte infinie. Je veux croire que sur ce chemin tortueux, ses visites au Havre lui permettront d’accéder, ne serait-ce que momentanément, à cette paix à laquelle il aspire. Même qu’une part de moi s’en convainc; une autre plus sage sait qu’il faudra plus qu’un peu d’eau chaude et quelque parfum pour sortir le jeune homme de son trou noir.

Pourtant j’ai en moi cette lumière, cet espoir. Ce don en quelque sorte, ou tel est qu’on me l’a décrit. La seule force que j’ose véritablement me reconnaître : là où d’autres baissent les bras je suis en mesure d’espérer pour deux. Si Mallory se laisse tenter par le désespoir, alors je serai présent pour éclairer, même momentanément, ses pas. Je sais que le Havre est à cette image, que plusieurs s’y rendent sous le coup du creux. Celui qui dévaste les cœurs. Car prendre une pause, même de soi, ne peut qu’être bénéfique. En prenant soin des autres ici, j’en fais de même avec moi-même. Ayant bifurqué mon attention sur l’Ectoplasma, toujours sous ses traits habituels d’une gamine au teint malade, je surprends un sourire chez elle qui ne fait qu’accentuer le mien. Beaucoup frissonnent face à cette vision peu singulière, dont Ardeur que je peux sentir trembler contre ma jambe avant de se hisser jusqu’à mon épaule. Il semble plus à l’aise en hauteur, un peu moins à la portée de cette étrange créature au sourire qui pour certains est bien glauque. Pour ma part, j’ai toujours beaucoup apprécié Sophie. Elle est gentille. Cela me suffit.

Je redresse la tête vers le dresseur après une réponse enthousiaste de la spectre. Sa voix me fait presque sursauter. J’y surprend une fatigue immense et son discours me fait grimacer. Un concert dans quelques semaines ? Je devine que dans cet état, cela risque d’être difficile. Néanmoins pour les vedettes de la musique telles que lui, s’arrêter pour souffler n’est simplement pas une option. Comme dans beaucoup de domaines d’ailleurs. La santé mentale demeure un sujet tabou, caché, et les conceptions et idées à son sujet sont toujours aussi arrêtées. Heureusement, Mallory peut compter sur des fans compréhensifs. Sera-t-il capable de se reposer suffisamment avant le jour fatidique ? Je retiens tout de même ce qu’il a dit. «Je te fais confiance». Ces mots devraient me faire plaisir, mais l’angoisse me guette aussitôt. Et si je venais à le décevoir ? Je ferai tout en mon pouvoir pour que ce ne soit pas le cas.

«On verra ce qu’on peut faire alors.» je fais avec un sourire.

Son attention se porte finalement sur les bains, qui semblent au moins l’intéresser un peu. Que ce soit réel ou feint, difficile à dire. J’apprécie tout de même l’effort. Il refuse de lui offrir le service et je n’ose lui dire qu’en réalité, c’est si nouveau que je n’ai même pas prévu de tarification pour le service encore. Nous verrons ça plus tard. Sa mention à son psychiatre me fait hausser les sourcils, je devine une sorte d’amertume. Compte tenu des circonstances, je ne peux que les comprendre.

«D’accord, d’accord, nous verrons ça plus tard. Suivez-moi.»

Je nous entraîne au-dehors, dans la fraîcheur de Jude’s Creek. L’air est plus froid qu’à l’habituel en cette période de l’année, même pour cette ville du nord. Néanmoins, le soleil accueille nos pas. Il y a quelque chose de vivifiant à l’air de mon village. Tandis que nous progressons vers le haut d’une petite colline à l’aide d’un escalier de pierres grossièrement taillées, je suis toujours hanté par les mots de Mallory. «Je te fais confiance.» pourquoi l’a-t-il dit deux fois ? Je tâche de gérer cette pression en lui ouvrant la porte du second bâtiment du Havre, aussi le plus vaste. Surnommé le Chalet, c’est ici que tous les services se déroulent, y compris les vestiaires pour les bains. À l’entrée, je troque mes bottes pour des pantoufles confortables et invite mon client à en faire de même. Nous passons ensuite à la salle de massage pour Pokémon, avec bien sûr une pièce aménagée pour les dresseurs, avec un peu d’aromathérapie. Éventuellement, j’aimerais engager quelqu’un pour les massages destinés aux humains, histoire que dresseur et Pokémon puissent bénéficier de ce service. Cela viendra, assurément.

J’invite Sophie à prendre place sur la table de massage et fais passer Mallory dans la seconde pièce. Une grande vitre lui permet de garder un œil sur son Pokémon. Ici, l’air est plus chaud, invitant à la détente. Une faible musique joue, accentuée par le bruit d’une chute miniature dans un coin de la pièce. Un grand fauteuil pourra accueillir le chanteur lorsqu’il s’en sentira prêt. Il pourra même se laisser tenter par les options de massage. Tandis qu’il s’installe, je prépare le diffuseur d’huiles essentielles.

«Aujourd’hui je t’ai préparé une diffusion d’Ylang Ylang et de lavande. L’odeur est un peu puissante au début, mais ses effets ne font aucun doute. C’est une huile essentielle reconnue pour ses propriétés sur l’angoisse, l’émotivité et les humeurs changeantes. Si tu aimes les sensations qu’elles procurent et que cela t’aide à te détendre, tu peux toujours envisager d’acheter un diffuseur pour la maison.»

Ma voix est douce, incitatrice à la détente. Ici, je ne m’exprime jamais à voix trop haute, car je veux préparer mes clients à la relaxation.

«Je vais m’occuper de Sophie, je te laisse quelques minutes à la détente pendant que je la masse. N’hésite pas s’il y a quoi que ce soit.»

Je n’ai pas remarqué qu’à ma sortie de la pièce, une créature a fait son entrée. Une petite Munna qui, ne désirant pas laisser notre client seul, s’est juché sur un des appui-bras du fauteuil, probablement pour y dormir. Pendant ce temps, je me dirige vers Sophie. Ardeur se penche vers elle, comme pour voir ce que je vais faire.

«Tu es prête Sophie ?»
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyDim 13 Déc - 13:22

Assam. Cette manière de le nommer me fait sourciller. Il y a presque une familiarité dans sa manière de l’évoquer, pourtant… Ils ne se connaissent pas si ? Peut-être dans un passé lointain, après tout du haut de ses soixante-dix et plus années Azmitia a du vécu. Vécu qui demeure parfaitement inconnu ou presque jusqu’à présent. Une familiarité donc oui, mêlée d’un petit sourire presque amusé. Comme si elle reconnaissait-là le caractère du patriarche d’Eddar. S’il n’y a aucune animosité dans sa manière de s’exprimer, je devine un certain mépris dans sa façon d’évoquer le vieil homme. À bien y penser, tous deux doivent s’approcher en âge puisque Assam est bien plus âgé que mes propres parents, que sa propre femme aussi. Je n’ai jamais pensé questionner Corvus à ce sujet, mais je dois avouer ma curiosité piquée. À la réaction du jeune homme d’ailleurs, je devine ma surprise partagée de son côté. Je décide de ne pas intervenir, surveillant les traits de mon partenaire, bien pensif et surtout silencieux. Si quelqu’un doit questionner la mystérieuse dame à ce sujet, ce doit être lui. Pour le reste, je ne suis pas concernée.

Mon cœur se serre à nouveau à la mention de cette potentielle adversaire à notre histoire. Cette femme, drapée de mystère, qu’on a promise au plus précieux des hommes. J’ai baissé les yeux en l’entendant le dire, encore hantée par la colère qui m’a fait m’enflammer cette nuit où il m’en a fait part. Si j’essaie de conserver une part d’objectivité, j’ai beaucoup de mal à estimer le paternel de Corvus après le portrait qu’il m’en a fait. Cet homme qui au final est tout aussi abusif que pouvait l’être Arthur, se croyant tout permis y compris le contrôle de la vie de son fils. Je resserre mon étreinte sur Aster. Être parent, c’est de laisser sa progéniture déployer ses ailes. Si un jour, mon fils décide qu’il préfère cultiver la terre que de s’élever en politique, alors qui serais-je pour l’en empêcher ? Un enfant n’est pas une chose. Un jour, Assam l’apprendra.

Pour le moment, nous devons trouver une solution et à cet effet j’espère que l’ermite saura trouver les réponses manquantes. Les mots de Corvus l’ont portée à son tour vers la réflexion. Pour sa part, Akeira semble ne pas savoir où se mettre : il faut dire que ces discussions des manigances nobles l’ont toujours un peu perturbée. Il y a quelque chose de beau dans la vie simpliste et humble que la rouquine a vécu jusqu’à présent. Elle était libre, totalement libre de ses choix. À présent, elle mène une existence qui, je crois, la satisfait. Elle est libre d’épouser qui elle désire. Si mon dévolu s’était porté sur une personne de naissance paysanne, j’aurais rencontré les mêmes réserves. Ma mère n’aurait pas hésité à me traîner dans la boue pour parvenir à ses fins, c’est ce qu’elle a fait avec Glorianna après tout. Or, ma sœur ne lui a pas tellement laissé le choix.

«Il n’y a pas plus obstiné qu’un royaliste, vous pouvez compter là-dessus. Particulièrement un aussi ambitieux que Lord Eddaryon.» elle grimace. «Ton père n’arrêtera à rien pour parfaire ses projets, pour parvenir à ses fins politiques. Tout n’est qu’un grand jeu d’échecs dans ce monde. Il faut jouer son jeu, et mieux que lui, si tu veux obtenir ce qui t’es dû : un choix.»

Elle s’arrête un instant pour nous dévisager. Elle est devenue très sérieuse, presque calculatrice. Ses prunelles turquoise luisent d’une lueur que je ne leur avais jamais vu. Une intensité, un feu qui n’est pas encore éteint malgré les années d’isolement.

«Il faut le voir tel un adversaire politique et non comme un proche. Ici, vous jouez sur son terrain. Les années en auront fait un vieux loup dominant mais son règne s’achève. Il y a un nouveau concurrent dans la course. Ton père le sait depuis longtemps, il a tenté de freiner les choses en te forgeant à son image mais il a échoué. Ce mariage est une tentative désespérée, il est à court de moyens pour s’assurer de ton obéissance. Il n’a que deux choix : l’alliance ou la mort. Tu obéis et épouse cette femme, choisie pour correspondre à ses attentes. Ou il tuera celle qui se trouve dans son chemin.»

Son regard se pose vers moi. Je ne cille pas pourtant devant la brutalité de ses paroles. Car je suis consciente, parfaitement consciente. Akeira, elle, a pâli de plusieurs teintes.

«I-il ne ferait quand même pas ça… n’est-ce pas Corvus ?» fait-elle nerveusement.

L’ignorant, Mercia poursuit.

«Vous avez donc deux choix semblables. La mort serait certainement décisif pour débarrasser du problème, néanmoins Assam a encore de nombreux alliés à Sakai, alliés qui ne manqueraient pas de réagir. L’alliance donc. Vous avez déjà votre part d’influence dans ce pays, particulièrement Leonys avec sa nouvelle position de conseillère. Si vous vous marriez maintenant, de manière publique, s’attaquer à vous devient particulièrement dangereux pour Assam. Car il n’est pas intouchable, personne ne l’est. Corvus, tu as tout entre tes mains pour lui tenir tête. Si tu tentais le coup, de nombreuses personnes croiraient en toi et te soutiendraient, particulièrement ici à Sakai. Plus tu construiras et cultivera ton influence, plus démuni sera ton père. Mais cela commence le plus tôt possible, en vous alliant.»

Je me suis redressée.

«Ça suffit.» je fais avant de m’éloigner de la table à grands pas.

Mon ton claque à ma suite, pourtant je tremble de tout mon être en m’enfonçant dans les bois environnant la cabane. Je peux déjà sentir une présence à ma suite, celle de Danaé venue s’assurer de ma protection. Pourtant rien de ce qu’elle pourra faire ne me protégera de cet impossible dilemme. M’enfonçant dans mon trouble, je marche pour m’aider à évacuer ma gêne, mon désespoir, la sensation qui se referme incommensurablement sur moi. Celle d’être prise au piège.

Azmitia, restée auprès des autres, soupire en voyant sa protégée s’éloigner aussi vivement. Ses paroles sont motivées par la politique, elle comprend néanmoins qu’il y a bien d’autres enjeux en cause ici. Un silence pesant alourdit le petit groupe réunion et bientôt Akeira quitte la table à son tour, sentant bien que cette conversation ne la concerne plus, et que sa présence sera probablement plus utile à Leonys.

«Je sais ce que tu diras. Que tu ne veux pas lui forcer la main, qu’elle a déjà bien assez souffert, que tu ne feras rien qui risquerait de la blesser. Or, elle n’a pas le choix. Vous n’avez pas d’autre choix. Que de laisser de côté cette idylle ou vous marier. Je ne peux voir que ces deux issues, sans quoi tu risquerais bien plus que de la blesser. Tu risquerais de la perdre pour toujours.»

Encore une fois, la vieille dame lève un regard brutal vers son interlocuteur. De ces regards qui ont vécu d’autres batailles, qui ont fait de bien lourds sacrifices.
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyMar 15 Déc - 19:17

Delsin est un garçon réactif, il en faut peu pour trouver ce côté violent qu’on ne lui connaît pas nécessairement. Derrière sa tranquillité et ses sourires habituels, difficile de discerner cette part de lui dont il est peu fier et pour laquelle il ne cherche pas de solution pourtant. Chercher une solution aurait été de reconnaître un problème, il n’en est pas là encore. Malgré tout, les provocations de l’Hurleuse le laissent indifférent. Peut-être est-ce simplement la fatigue qui s’installe en lui, dans tous les cas il ne se sent pas la force de s’emporter ainsi reste-t-il parfaitement silencieux devant les mensonges de Cléo. Car il en est convaincu : la jeune femme en sait plus qu’elle ne le laisse paraître.

Le Métal Hurleur. Un nom sinistre pour un poignard au passé aussi sombre. La promesse de la violence. Delsin frissonne malgré lui, à quoi s’attendait-il de toute manière ? Évidemment qu’une arme n’est pas forgée pour de nobles intentions, peu importe la naïveté du créateur. Certains se convaincront d’agir pour le mieux, pour protéger les leurs, nommeront leur lame de noms héroïques. Le garçon n’y a jamais vu l’intérêt. Non, ce poignard il s’y attache pour ce qu’il représente : sa quête vengeresse, ce besoin qui l’habitude depuis trop longtemps de prendre sa revanche sur ceux qui lui ont arraché son père.

Il reste silencieux. Un avertissement à sa famille ? Delsin a cru son oncle impliqué dans cette histoire, il réalise maintenant l’erreur. Si ce dernier est resté aussi évasif quant à ce meurtre et à ses affaires qu’il entretenait avec Savar, c’était probablement pour le protéger. Delsin sent ses sourcils se froncer. Un lâche, qui sachant la vérité, n’a jamais osé prendre action sur ceux qui lui ont pourtant pris son frère de la manière la plus violente qui soit. Le garçon a bien compris le message, pourtant une part de lui s’acharne : il n’a pas l’intention de céder à la menace malgré toute la violence à laquelle il a assisté ce soir, malgré ses côtes malmenées, son nez cassé. C’est désireux d’obtenir plus de réponses qu’il fait un pas vers elle, peut-être un de trop. Mais que pourrait lui faire l’Hurleuse désormais ? Un faux-pas de sa part entraînerait une réponse immédiate de ses propres Pokémon, ou encore de Corvus et Teion. Delsin n’a pas peur, il est même presque curieux. Il veut comprendre. Il veut enfin comprendre.

Pourtant il se bute encore une fois à un cul-de-sac. Il semblerait que Cléo ne soit pas en mesure de mettre fin à ses questionnements, car elle affirme ne pas savoir qui est l’auteur de ce crime. Et la personne qui sait, ou du moins qui aurait pu savoir… aurait été tuée par Teion ? Le jeune homme tique un moment, tenté de jeter un regard derrière lui vers le garçon à la chevelure verte mais à quoi bon ? Cela serait simplement de reconnaître que les mots de son ennemie ne l’ont pas laissé indifférent. La frustration et le désespoir le guettent, soudain l’épuisement lui écrase le dos. Il sent qu’il pourrait dormir des jours et des jours durant mais trouverait-il vraiment la paix au réveil ? L’Érudit en doute.

«Ce poignard nous lie d’une certaine manière. Il est tout ce qu’il te reste de lui, il est mon dernier espoir de découvrir ce qui est arrivé à mon père. Je m’y suis accroché trop longtemps, il ne s’agit que de métal après tout. Prends-le si cela peut t’apaiser, mais rappelle-toi cet échange.» il lui tend la lame. «Rappelle-toi.»

Puis il se recule. Mille et une questions l’habitent encore, néanmoins elles ne trouveront pas réponse ce soir. Avec lenteur, Delsin se redresse, grimaçant au passage devant la douleur qui se répand dans son corps, avant de se rapprocher de Corvus. Le regard qu’il lui lance n’est pas seulement éreinté, il est bouleversé. Les émotions qu’il tenait en chaînes depuis toujours refont surface. Il baisse la tête, vaincu. Ils ont gagné mais à quoi bon ? Est-ce là la renaissance dont lui parlait sa mère en termes élogieux ? Est-ce la fin de son parcours ? De nouveau, le garçon a dix ans. Il se sent démuni face au monde, ce monde qu’il a cherché désespérément à comprendre.

Pourtant une part de lui est plus légère sans le poids du poignard à ses côtés.
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyMer 16 Déc - 9:41

Je suis terrorisée. Même si pour le moment les deux mâles me semblent mous et paresseux, tous deux me dépassent largement en taille et en expérience. Rien ne m’empêche à ce stade-ci de prendre la poudre d’escampette; pourtant ma mission me revient en mémoire et avec elle un sens du devoir poussé. J’ai promis à mon frère d’être une grande guerrière, de m’illustrer. C’est ce que je vais faire. Je prends donc une lente inspiration pour calmer les battements frénétiques de mon cœur et tente le plus possible de prêter l’oreille à ce qui se passe derrière ce mur de pierre. Il s’en suit une conversation d’apparence ennuyeuse, mais qui sait ? Peut-être discutent-ils à la manière de codes secrets ? Peut-être que leur laxisme apparent n’est en fait qu’une couverture à des plans plus sournois ? L’adrénaline fait s’emporter pensées et théories. Tous deux ne semblent pas du tout manquer de ressources, même qu’ils s’en vantent. Ce Masque Illusoire est-il aussi gras qu’il le prétend ? D’ici je n’ai pas un bon visuel, néanmoins je retiens l’information : nos deux Clans rivaux n’ont pas faim, ils sont même en pleine forme après un été fructueux. Avons-nous des raisons de les croire capables de s’introduire sur notre territoire ? S’ils n’ont pas faim alors dans quel objectif ?

Je suis si occupée et préoccupée par mes pensées que je ne remarque pas qu’on parle de moi. À l’instant où la voix du guerrier de la Rivière m’interpelle, je me fige sur place, le poil hérissé, retenant ma respiration… Je pensais être bien cachée pourtant ! L’odeur des pins ? Je n’avais pas réalisé que je pouvais avoir une odeur aussi distincte pour eux. Assaillie par la honte et la peur, je ne vois plus d’autre issue que de me dévoiler. La queue entre les pattes, le regard rivé sur le sol et la fourrure éparpillée, je leur fais face.

«J-j’ai tout découvert s-sur votre petite alliance ! N-ne jouez pas les innocents ! Balancez tout ou sinon… !»

Sinon quoi ? Vraiment, je suis pathétique. Ces deux-là peuvent sentir ma peur à des kilomètres et pourtant je m’obstine à paraître moindrement digne en levant finalement les yeux en leur direction, redressant le torse. J’imagine que si les deux guerriers avaient envie de m’attaquer que j’aurais l’avantage de la vitesse et de l’agilité qui accompagnent la jeunesse mais… est-ce que ce sera suffisant dans ce cas-ci pour me sortir de ce mauvais pas ?
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyLun 18 Jan - 12:27

Plusieurs émotions me traversent devant cette rencontre imprévue. Une à une, amenant son lot de futiles bouleversements, là où n’aurait dû se retrouver qu’enthousiasme. Oksana en mérite autant, l’estime que j’ai pour elle désormais ne fait aucun doute et pourtant je suis assailli de toutes, de honte, de culpabilité. Sur cette pente glissante de l’insécurité, je n’ai que peu de repères. Heureusement mon interlocutrice semble peu préoccupée par mon propre état, m’offrant toute l’occasion de me ressaisir. Tendu, je sursaute à l’approche toujours un peu trop vive d’Hymne qui est revenue en ma direction en me voyant si peu assuré. Que pourrait-elle comprendre ? La Korillon ne connaît rien de déboires humains, de ces problèmes fictifs où j’aime tant m’empêtrer les pieds. Les apparences, les responsabilités… Non, elle n’a que sa musique à se préoccuper ce qui lui convient parfaitement. Peut-être devrais-je la prendre en exemple, je pense en lui jetant un coup d’œil. Même si la petite Pokémon psy ne connaît rien de notre interlocutrice, elle est très contente de la voir. Allons Daniel, ce n’est pas comme si Oksana allait te manger pas vrai ? J’ai tellement l’habitude de la critique et du stress professionnel que je retourne beaucoup trop facilement dans mes vieilles insécurités. Mais la jeune femme n’a rien de Jasper. Je peux respirer.

«Eh bien ça me fait plaisir.» même si je ne sais pas le montrer, même s’il y a des blocages en moi que la jeune femme ne saisira probablement jamais, ces vieux démons que je traîne à la manière d’un lourd bagage. «Jude’s Creek fait cet effet, il y a quelque chose de rassurant dans ces paysages, ces grands conifères et la neige.»

Je sais aussi que notre accueil, que ce vieux centre de spa et de détente que nous réhabilitons à mesure que les mois passent, n’y sont pas pour rien. Ma présence, celle de mes Pokémon aussi, favorise cet état de paix. Je suis Calixte du regard tandis qu’il rejoint sa maîtresse et se hisse dans ses bras. Tous les deux attentifs à mes explications, ils attendent la présentation des services. Je les invite à passer près du comptoir où un tableau tout frais fait office de soutien visuel à mes explications.

«Nous en avons pour tous les goûts, je crois que vous trouverez quelque chose qui devrait vous plaire. Toutes les heures, nous avons des cours de yoga et de méditation, nous avons aussi des services tels que l’aromathérapie pour Pokémon comme humain, le massage pour Pokémon et mon préféré : l’accès aux bains thérapeutiques ! Nous venons tout juste de les ouvrir, ce sont les bains extérieurs que tu as pu voir dehors. Les plus courageux peuvent passer des bains chauds à la chute naturelle d’eau froide que nous avons, très bon pour la détente et pour la peau !»

Expliquer nos services m’a quelque peu détendu, assez pour me permettre d’être plus naturel et de souffler.

«Je suis un peu stressé de te recevoir, je t’avoue.» je fais avec humilité. «Sans toi ce projet n’aurait jamais vu le jour. Si tu acceptes de sacrifier un peu de temps sur ta détente, j’aimerais bien que tu révises nos techniques de massage… J’ai un nouvel apprenti très enthousiaste, il serait ravi de te rencontrer. Évidemment, cela viendrait avec un rabais subséquent sur tes services aujourd’hui.»

Je me dépêche d’ajouter. Effectivement, Ardeur serait très heureux des conseils d’Oksana. Le petit Ouisticram m’épaule dans tous mes massages désormais et montre un potentiel indéniable pour cet art. Il n’y aurait rien de mieux que l’expertise de la jeune femme pour le guider, mais après je ne voudrais pas troubler son moment pour se relaxer.
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyLun 18 Jan - 18:06

La réaction tranquille de l’éleveuse ne me surprend guère. Hymne ne mérite probablement pas autant de gentillesse et de considération au vu de sa brutale entrée en matière, néanmoins je me ravis que Fai ne soit pas trop ébranlée par la personnalité colorée de la Korillon. Le Pokémon musical se met à tinter de bonheur devant les présentations douces de la jeune femme, lui offrant une mélodie pour souligner leur rencontre. Malgré moi, je m’attendris devant ce spectacle. Il y a quelque chose de profondément bon chez chacune d’entre elles. À ce moment, je me sens privilégié de les compter parmi mes amies; clairement en leur présence je peux me permettre d’être moi-même sans trop craindre au sujet des apparences, sans trop me mettre de pression inutile. Ce rapprochement entre les deux me tient pensif quelques instants, si bien que je dois reprendre mes esprits devant les salutations adressées par ma collègue, cette fois à mon endroit. Je la salue d’un geste de la tête en gratouillant celle d’Hymne.

Les paroles de Fairya me laissent d’ailleurs pensif. Ce n’est pas la première fois que j’entends parler des difficultés de l’éleveuse à connecter avec le Toudou. Pensant que la situation se résorberait d’elle-même, je n’y ai même pas réfléchi en évoquant Wendy. Ce problème persistant me laisse à croire qu’il faudra probablement une aide supplémentaire à la blonde pour parvenir à trouver un terrain d’entente avec la fée récalcitrante; une aide externe et neutre. Comme toute relation, celle qui lie un humain avec son partenaire Pokémon ne peut être forcée. Du moins il existe certainement des moyens pour apaiser certaines tensions et favoriser les rapprochements. Si leur expérience au fleuve a permis de les rapprocher quelque peu, peut-être que cette escapade en plein air aura le même effet… J’y réfléchis alors que Fairya sollicite mon aide, si je puis le faire. Parmi mes abondantes lectures de la dernière année, j’ai appris qu’il existe des intervenants capables d’intervenir dans les relations entre les Pokémon et leur dresseur, une sorte de thérapeute de couple si on veut, mais évidemment différent. J’ai trouvé l’idée intéressante et tenté d’en lire plus sur leurs principes, histoire de m’en inspirer dans ma pratique.

«Tu fais bien de ne pas baisser les bras, même si j’imagine que ça peut être frustrant par moments. Tu ne m’ennuie pas, je vais essayer de voir comment je peux vous aider aujourd’hui. En passant un peu de temps avec Wendy, j’apprendrai mieux à la connaître et je pourrai voir, peut-être, ce qui la bloque ?»

Un observateur externe, oui, voilà ce dont elles ont besoin. Analyser la relation, faire des observations objectives. Nous discuterons de moyens ensuite. Si nous n’arrivons pas à identifier le problème, rien ne sert de proposer des solutions qui, au final, pourraient d’autant plus troubler leurs efforts pour se rapprocher. Je m’extirpe de mes pensées devant le petit son produit par Paix devant les caresses de Fairya. Elle aussi apprécie énormément mon amie. Ses pattes se secouent de joie, mais déjà elle s’éloigne un peu pour explorer les alentours, curieuse d’en découvrir plus sur ce fameux parc.

«Allons-y, ma marmaille est impatiente de découvrir cet endroit.»

Fairya a repris sa bonne humeur. Elle est probablement prête à travailler sur sa relation avec Wendy, ainsi je n’oublie pas d’y repenser. De toute manière, je n’aurais guère l’occasion de le faire, puisque sitôt entrés dans le parc que la première occasion d’observer leur relation se présente. Je souris, sans réaliser que de son côté, Allégresse nous a fait faux-bon pour aller combattre un Poichigeon derrière nous.

«On dirait qu’elle a besoin de ton aide, c’est bon signe qu’elle se retourne vers toi comme ça, ça veut dire qu’elle a confiance en toi d’une certaine manière. Qu’est-ce que tu vas faire ?»

Pour le moment, je la laisse gérer les choses, je veux observer sans intervenir après tout. Paix, Hymne et moi les observons avec grande attention, sans se rendre compte que cela pourrait être un peu intimidant pour les deux.
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyMer 3 Fév - 10:23

Ce n’est pas la première fois qu’on sollicite mon aide pour ce genre de situation, mais j’avoue qu’à chaque fois je me creuse toujours les méninges pour tenter d’améliorer les choses. Je connais bien Fairya, mais assez peu Wendy finalement. Je ne peux me fier qu’à mes observations limitées sur ses désirs. Et peu importe sa réponse, ce petit regard en dit long sur les intentions de la Toudoudou ! Qu’elle le veuille ou non, elle a besoin de sa dresseuse dans certaines situations. Je retiens l’information, curieux de voir comment se déroulera le reste de leur échange. Malheureusement, les choses ne se passent pas exactement comme prévu. Au lieu de faire ce que la bleuette demande, la petite exécute une attaque Berceuse ma foi très réussie, qui suffit à mettre son adversaire au tapis le temps de quelques ronflements. Je peux sentir le découragement de la jeune femme, alimenté je me doute par bon nombre d’autres échecs tels que celui-ci. Je ne me départis pas de mon sourire encourageant pour autant, si les choses avaient été aussi faciles alors l’éleveuse de types Fée ne m’aurait pas nécessité mon aide après tout.

«Le mot confiance était peut-être mal choisi, effectivement. Je voulais dire que si elle te regarde comme ça c’est que quelque part, à cet instant, elle s’est soucié de ton opinion. C’est bon signe. Peut-être que c’était un peu trop vif de lui donner un ordre… Si elle doit combattre à nouveau, tentons plutôt de l’encourager ensemble ? Ainsi elle se sentira peut-être moins contrainte. Ça n’arrive pas souvent ce genre de relations tendues, mais ça arrive. Capturer un Pokémon est tout de même un acte très contraignant, sa vie a totalement changée à ce moment-là après tout. C’est normal qu’elle mette du temps à se réchauffer à ton contact, mais ne te décourage pas.»

J’ai posé une main sur son épaule avec un sourire. Hymne en profite pour faire de même, câlinant la jambe de la jeune femme pour lui apporter tout son soutien. Ce qu’elle dit ensuite me fait réfléchir. Je me recule pour mieux observer Wendy.

«Personne n’a parlé de s’en séparé, doucement ! Ce que tu viens de me dire me donne une idée. Comme on vient de voir, tenter de lui imposer quelque chose ne fonctionnera pas mais… On peut lui suggérer certaines choses. J’ai une idée, dis-moi ce que tu en penses. Je crois que dans ce parc, il y a un piano public. Je pourrais jouer et nous pourrions chanter. Histoire de lui donner envie de nous rejoindre ! C’est important de miser sur ses intérêts, peut-être que ça pourrait fonctionner. Puis Hymne pourrait se joindre à nous, elle est aussi très musicale !»

Autant dire que l’idée a énormément plu à la petite Korillon qui s’est mis à danser sur place pour témoigner de son contentement. Évidemment, cela produit un petit vacarme qui me tire un nouveau sourire mi-amusé, mi-dépassé.

«Ça pourrait m’aider aussi à canaliser son énergie, c’est là où moi j’ai du mal avec elle.» je soupire, faisant un geste en sa direction pour la calmer. «C’est comme avoir un bambin au quotidien, je le jure.»

Pourquoi ne pas nous entraider sur nos difficultés respectives après tout ? Je suis certaine qu’à deux têtes ce sera toujours mieux qu’une.
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyMer 3 Fév - 10:48

Si je n’ai pas tout de suite les réponses espérées par la jeune fille, je compte tout de même investiguer sur l’origine de ce bruit. Celui-ci avait quelque chose de terreux, de sauvage, de vivant. Pourtant, j’aurais juré que cela ressemblait à un éboulement de rochers. D’un œil prudent, je lève les yeux vers la paroi rocheuse qui recouvre nos têtes, inquiet à l’idée que celle-ci pourrait s’affaisser sur nous à n’importe quel moment. Puis je réalise que ces grottes sont reconnues pour ses habitants de type Roche, que ces derniers peuvent causer des soucis aux explorateurs de ces cavernes. Il vaut mieux faire attention je me dis alors, me gardant bien d’émettre un commentaire. Connaissant la rouquine, elle se précipiterait à la rencontre de ce mystérieux Pokémon (si ma théorie s’avère vraie évidemment). Je doute qu’à nos niveaux respectifs nous arriverions à éloigner un tel danger. Non vraiment, on est très bien ici. D’autant plus que ce bruit… plutôt que de perdre de l’intensité semble se rapprocher ! Anaïs se fige et recule, bientôt imitée de moi. Dans un geste protecteur, Cadence s’est placée devant nous, néanmoins nous réalisons bientôt ne craindre aucun danger, puisque ce n’est pas un monstre qui sort d’un étroit couloir, mais bien une jeune femme d’environ mon âge. Une jolie jeune femme qui profite de son entrée pour se vautrer lamentablement sur le sol.

Plutôt que d’en rire, je me précipite aussitôt vers elle, gonflé d’adrénaline et surtout inquiet pour son bien-être. Cette chute, bien que bénigne, n’a pas dû faire du bien. Je peux sentir la Lépidonille toujours juchée sur mon crâne se pencher vers l’étrangère avec curiosité, comme si elle regardait un drôle de spécimen. Pour ma part, je lui présente ma main pour l’aider à se redresser, vérifiant par le fait même qu’il ne lui est rien arrivé de trop grave. Au moins elle ne semble pas blessée, si on exclue les paroles loufoques qu’elle prononce ensuite et qui me tirent aussitôt rougeurs et confusion. Quoi ? Un peu abasourdi, je ne réponds rien, pas même quand elle s’adresse à Anaïs qui, en gloussant sans vergogne, s’amuse bien à mes dépens.

«Oh oui, il est très populaire Daniel, c’est un très bon parti.» mon dieu, la honte. «Par contre c’est pas mon frangin, c’est mon protecteur. Et il est encore disponible sur le marché.»

Je crois que je rêve. Oui, ce doit être ça.

«Anaïs, laisse la jeune femme tranquille, elle a fait une mauvaise chute.» oui parce que pour parler de charme dans mon cas, il faut s’être cogné la tête très fort. Était-ce son plan de dévier l’embarras de ce moment sur quelqu’un d’autre ? «Tant mieux si cet Onix ne vous embête plus, je crois que nous sommes en sécurité par ici. Vous n’avez rien ?»

C’est plus fort que moi, je suis toujours trop inquiet pour les autres. J’espère que l’inconnue ne m’en tiendra pas rigueur, ce n’est pas pour jouer les héros que je me comporte ainsi. Prendre soin des autres fait désormais partie de ma nature. Appelez ça «déformation professionnelle».

«Je suis Daniel et elle c’est Anaïs. Je suis son accompagnateur dans ces grottes, même si pour le coup c’est la première fois que je les visite moi aussi. Vous avez plus l’habitude, vous ?»

Maintenant que je m’autorise à vraiment la regarder, mes soupçons se confirment : elle est vraiment belle. Du genre qu’on oublie pas facilement, qui vous troublent un peu par leur présence. Mais en y regardant de plus près, j’ai cette sensation qui émerge, comme un déjà-vu. La question franchit mes lèvres avant que je ne puisse la retenir, sans réaliser qu’elle pourrait être interprétée autrement :

«On s’est déjà vu quelque part, non ?»
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyDim 25 Avr - 12:32

La musique a toujours possédé un pouvoir particulier, du moins est-ce ce que j’ai pu constater à travers les années. La musique soulève les cœurs et les passions, et pose les bases de terrains d’entente insoupçonnés. Peut-être que je me montre un peu trop réservé tant qu’à mon amour pour cet art, c’est vrai que je pourrais partager davantage cette part plus vulnérable et vraie de moi. Les observateurs plus avertis remarqueront que je mets toujours beaucoup d’effort dans mon environnement sonore. Que ce soit à l’élevage ou dans ma vie personnelle d’ailleurs. Un coup d’œil chez moi et on le sait : sur les murs s’alignent des rangées d’albums, de vinyles et autres qui témoignent de mon attachement. Au centre, je fais toujours bien attention de choisir la bonne ambiance musicale pour les clients, pour recréer exactement l’émotion attendue. C’est aussi la même chose dans cette situation particulière. De toute évidence, Wendy n’est pas indifférente à Fairya. Il n’y a qu’à côtoyer quelque peu la jeune femme pour l’apprécier, elle est de ces êtres uniques et bons qu’on ne peut s’empêcher d’aimer. Mais pour la Toudoudou, un déclic est nécessaire, une ouverture, une étincelle. Peut-être que cette chanson le fera pour nous.

Je souris aussitôt l’éleveuse joint sa voix à la nôtre. Elle chante bien, bien que quelques tremblements indiquent un manque de pratique. Normal. Avec l’âge adulte et les responsabilités viennent souvent un délestage de certains passe-temps. La vie d’éleveur en est une de sacrifices et de dure labeur après tout. Je sens mon cœur enfler de fierté : mon amie ne l’est pas pour rien et je réalise jour après jour à quel point nous sommes semblables et partageons des points communs. En tout cas l’écouter est un plaisir. Un plaisir visiblement partagé par Wendy, puisque celle-ci s’approche à son tour en regardant sa dresseuse, visiblement étonnée. On dirait que sa curiosité est piqué, bingo ! La petite se hisse finalement sur le piano et nous formons bientôt un joyeux quatuor. Je jette une œillade à Hymne, constatant qu’elle rayonne tout simplement. Je ne pourrais être plus heureux que cet instant la comble, elle aussi.

Puis la chanson se termine. Fairya est émotive, je le vois sur ses traits. Je regarde ailleurs comme pour lui laisser le loisir de vivre ce moment. Wendy semble beaucoup moins réservée, même qu’elle me paraît heureuse et détendue. Cet exercice lui a plu. Beaucoup même. Je soupire de soulagement en lançant un petit clin d’œil à la Korillon. Elle n’a pas tout compris de ce qui s’est passé ici, mais cela ne l’empêche pas d’être très heureuse de ce moment.

«J’ai plutôt l’impression que c’est toi qui l’a impressionnée. Tu chantes bien aussi. Pour ce qui est d’Hymne, elle ne manque certainement pas de talent.»

Ni d’enthousiasme, d’ailleurs. Je me redresse un peu sur le banc du piano, étirant mes bras par le fait même.

«Nous pouvons en jouer d’autres si vous voulez. Je pense que notre petite prestation a plu d’ailleurs…»

Un peu gêné, je regarde autour de nous : plusieurs personnes et Pokémon du parc se sont rassemblés autour de nous pour nous écouter jouer. Est-ce que cela va gêner mes partenaires ? Je peux sentir la timidité me gagner mais cela ne me découragera pas si jamais tout le monde veut continuer dans la chanson.
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyVen 30 Avr - 12:01

On ne peut pas trop lui en vouloir. Rien ne la préparait à la réalité que lui imposera sous peu sa nièce au-travers ses explications. Elle ne pouvait s’imaginer en passant la porte avec son enthousiasme fanfaronnant que les événements la mèneraient auprès de ses plus anciennes et profondes blessures. Son imagination a ses limites; même qu’en cet aspect elle manque très souvent de créativité. Elle a du mal à s’imaginer autre chose que ce qui lui ferait plaisir d’entendre, par exemple une histoire sur un compagnon secret. Cette rencontre discrète à la maison aurait dû lui mettre la puce à l’oreille pourtant que quelque chose de plus grave se trame et que si l’adolescente l’a sollicité c’est pour obtenir ses précieux conseils. Les proches de Calypso ont tôt fait d’abandonner de la placer dans la confidence; ils savent qu’elle n’est pas l’oreille la plus attentive et encore moins la plus compatissante. Ce n’est pas sa faute (ou du moins le prétend-elle). À force d’éviter les responsabilités, l’Hoennienne a finit par développer un caractère mou et dépourvu de la moindre sagesse ou initiative. Cette pauvre Rhéane a placé sa confiance en la mauvaise personne, jusqu’à preuve du contraire tout au moins.

Calypso ne s’y attend peut-être pas, mais dans tous les cas, elle aime sa nièce et est prête à tout pour elle. Y compris aller à l’encontre de ses faiblesses. Devant la réponse humoristique de l’adolescente, elle sourit un peu trop et laisse lui échapper un petit bruit ressemblant vaguement à un rire. L’exclamation a suffi à éveiller le petit Djinn, mécontent de cette interruption de son sommeil, qui grommelle avant de se rendormir. Sa dresseuse ne fait pas même attention à lui; elle n’a de yeux que pour la fille de sa sœur. Dès que celle-ci se plonge dans les explications, la journaliste peut sentir la gravité de son discours. La seule personne pouvant l’aider hein ? Calypso hoche la tête comme si elle détenait toutes les réponses, tandis qu’une petite lueur d’alarme provoque une certaine nervosité dans son estomac. Est-elle vraiment à la hauteur de la tâche ? Seul l’avenir lui dira.

Finalement le verdict tombe. Il s’agit de Cléora, la personne qui les unit. En l’entendant nommer son nom, Calypso se sent se raidir. Rhéane lui en voudra-t-elle d’avoir tenu le secret de la présence de sa mère à Lathea pendant tout ce temps ? La colère ne semble pas l’animer. C’est plutôt la confusion qui l’anime. Faut-il renouer et réparer ce qui par le passé s’est brisé ? Ou chercher à se protéger ? Sitôt la jeune fille l’évoque que la jeune femme se tord sur place, retenant l’animosité qu’elle ressent encore pour sa grande sœur et que comme toujours elle minimise et sous-estime.

«On reviendra sur ton père parce que c’est pas cool du tout de te forcer à voir ta mère. Sincèrement tu es ta propre personne, à l’âge que tu as, tu peux très bien prendre tes décisions par toi-même. Enfin, là n’est pas le sujet.»

Elle s’interrompt un moment pour tenter de se calmer. Son avis sur le sujet ? Cléora est trop tard. Bien trop tard. Elle ne peut pas espérer revenir dans la vie de sa fille comme ça, comme si de rien n’était. Ça ne fonctionne pas ainsi. Rhéane n’est pas là pour la distraire et l’amuser quand ça lui chante. Et Calypso sait à quel point, comme elle-même, sa nièce a pu souffrir du désintérêt de Cléora.

«Franchement, je ne sais pas. Si c’est pour prendre le risque que tu te fasses du mal encore, Rhé, je ne vois pas l’intérêt. Qu’est-ce qui te prouve qu’elle ne te refera pas simplement le coup ? Ce n’est pas la première fois qu’elle essaie de revenir dans ta vie après tout. En quoi cette fois-ci serait différente?»

Malgré sa bonne volonté, la tante ne parvient pas à garder un ton neutre, dépourvu de sa propre colère à elle, de sa propre blessure encore béante que rien n’a vraiment réussi à cicatriser.
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Message Sujet: Re: Codages   Codages - Page 9 EmptyVen 30 Avr - 12:48

Le temps a été généreux avec lui. À l’époque, Calypso le trouvait déjà de son goût; malgré la relation d’autorité qu’il avait sur elle et les quelques années en plus, l’adolescente qu’elle était ne se gênait pas pour le draguer. L’audace ne lui a jamais manqué il faut dire. Ses tentatives maladroites et déplacées de flirt n’ont pas permis de la sortir des mauvais draps, pourtant le jeune homme l’avait traité avec fermeté et compassion. À présent, le temps qui passe a laissé son lot de fatigue sur ce visage sans toutefois l’enlaidir. Au contraire. La journaliste y retrouve un charme, une forme d’assurance et de bonté qui déjà le caractérisait alors. Il fait facilement une tête de plus qu’elle, possède une bonne stature, des yeux doux et bienveillants. Sans ce passé commun, la jeune femme n’aurait probablement pas hésité à retomber dans ses vieilles habitudes de flirt incorrigible; or sa présence la rend nerveuse. Comme si elle avait fait quelque chose de mal. Comme si elle lui devait quelque chose… mais quoi ? Calypso se sent mal à l’aise, car cet homme lui rappelle qu’alors elle avait pour désir de devenir une meilleure personne. Y est-elle parvenue ? Ce policier, d’une manière, est une des rares personnes qui pourrait en juger selon elle. Il fut placé sur son chemin pour en altérer la course alors, malgré la nature brève de leur rencontre. Aujourd’hui il reparaît et Calypso ne peut s’empêcher de croire qu’il ne peut qu’y avoir une bonne raison.

Une qu’elle aimerait bien éviter.

Calypso n’est pas assez cultivée; de ce fait elle fait des liens souvent erronés dans son esprit trop créatif. Si cet homme reparaît dans sa vie, alors c’est pour y changer quelque chose à nouveau non ? Ou pour rendre un verdict quelconque sur l’existence qu’elle a mené depuis ? En tout cas, il se souvient d’elle. Sa voix s’élève et la jeune femme frémit, ce qui alerte Djinn. Le petit Pokémon n’a pas vraiment l’habitude de voir sa dresseuse aussi angoissée après tout.

«Ah bon? C’est la première fois que je vous vois, pourtant.» elle ment. Mal. «Oh vous savez, j’ai un de ces visages plutôt communs, puis vous m’avez probablement vue à la télévision sur la chaîne Gaïa X, je suis dans le domaine et je commente les matchs tous les jeudis et mardis.»

Par réflexe plus que volonté, elle redresse la tête vers lui. Il y a dans son regard une tristesse à laquelle Calypso n’était pas préparée. Elle l’atteint de plein fouet, la forçant à conserver son regard sur lui. Des rougeurs dans ses yeux et sur ses joues trahissent la présence de larmes qui, bien que chassées par leur propriétaire, ont laissé des vestiges clairs d’une grande détresse. La journaliste pivote sur son rocher et se redresse quelque peu pour le dévisager, comme à la recherche de la réponse à la question qui malgré elle l’habite. Pourquoi ? Pourquoi cette tristesse, ces larmes ? Son regard est distrait un instant par la Riolu à ses côtés, adorable créature qui aurait tôt fait de l’enthousiasmer si l’état de son dresseur ne la préoccupait pas autant. Malgré son inquiétude, la jeune femme connaît ses limites pour écouter et soutenir. Le policier demeure un étranger, elle n’a pas beaucoup d’espoir de lui venir en aide convenablement.

«Votre Riolu est adorable en tout cas. Ce genre de Pokémon fait des ravages dans les compétitions et les Arènes. Vous combattez ?»

Calypso ne peut s’empêcher de ressentir une grande vague de honte la traverse. Voilà tout ce qu’elle trouve pour distraire le jeune homme de sa peine ? Car si elle est de mauvaise écoute et de mauvais conseil, la brunette est habituellement douée pour distraire les autres de leurs misères, particulièrement les hommes. Or, l’idée ne lui traverse pas même l’esprit. Elle se contente de se relever, les bras ballants de chaque côté de son corps, hésitante et un peu confuse.

«Hum… ça va vous ? Enfin, vous êtes pas obligé d’en parler mais c’que vous avez une tête de…» bonjour la délicatesse, Calypso, bien joué. «… enfin disons que vous avez l’air de quelqu’un qui a besoin de se changer les idées.»

Voilà qui la fait se sentir mieux. Au final, peut-être n’est pas là pour avoir un impact sur sa vie à elle, mais plutôt l’inverse ? Peut-être le destin les a-t-il réunis pour qu’elle lui vienne en aide ?
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